Portraits d’étudiants en francisation: la classe de Mme Suzanne

Par Emelie Bernier 9:00 AM - 4 juin 2022
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Source: Facebook

(11 et 12 de 13) Tout quitter pour rebâtir sa vie à 1000 lieux de la terre natale, le feriez-vous? Dans la classe de francisation de l’enseignante Suzanne Rhéaume, les élèves ont ce dénominateur commun. Durant 13 jours, à raison d’un portrait par jour, Le Charlevoisien vous invite à la rencontre de ces néo-Charlevoisiens qui débarquent de Finlande, du Brésil, du Japon, du Mexique  ou d’ailleurs pour écrire un  nouveau chapitre de leur vie dans le plus bel écrin qui soit, Charlevoix.

Nom : Adriana Marcela Rosero Marinez et Jhon Jairo Hernandez Tovar

Âge : 34 ans

Arrivée dans Charlevoix:
novembre 2018

Pays d’origine : Colombie

Originaires de Colombie, Adriana Marcela Rosero Marinez et Jhon Jairo Hernandez Tovar forment un couple d’oiseaux migrateurs qui ont trouvé où se poser définitivement. C’est ensemble qu’ils ont décidé de migrer au Canada. Jhon est arrivé avec une promesse d’embauche en poche. Il est de ceux qui ont levé la main pour faire partie de la solution à la pénurie de main-d’œuvre dans Charlevoix. « J’ai gagné un appel à travail au niveau sud-américain comme machiniste pour Fibrotek », explique le fiancé d’Adriana Rosero.

Courtoisie

Adriana, ingénieure, n’avait rien d’officiel devant elle.  «Mais je voulais venir au Canada pour travailler et avoir un avenir meilleur pour moi et ma famille », indique la jeune femme. Analyste dans le domaine de la recherche et du développement technologique pour une entreprise d’État colombienne, elle avait tout de même un solide bagage professionnel en plus de ses valises lorsqu’elle est descendue de l’avion. Sa connaissance fragmentaire de la langue française serait un obstacle, elle le savait, mais à cœur vaillant, rien d’impossible.

Tandis que Jhon commençait à travailler dans son domaine chez Fibrotek, Adriana mettait ses compétences d’ingénieure de côté pour gagner sa croûte.

« J’ai travaillé comme préposée à l’entretien ménager au Manoir Richelieu pendant un an. Quand tu arrives d’un autre pays, tu dois avoir l’esprit ouvert. Sans la maîtrise de la langue, je ne pouvais pas travailler dans mon domaine. Alors j’ai fait autre chose, j’ai appris le français avec les collègues et dans la classe de Mme Suzanne. »  Sa progression dans l’apprentissage du français lui a toutefois permis de dénicher, en février 2020,  un emploi en
ingénierie chez Simard Suspensions.  «Je fais de la programmation pour la machine de découpe au plasma et des conceptions dans Solidworks. Je soutiens la zone de service avec la traduction de l’espagnol vers le français afin de fournir une meilleure communication aux clients en Amérique latine », résume Adriana.

D’abord installés à Clermont, Adriana et Jhon habitent maintenant Baie-Saint-Paul. Ils aimeraient bien y acheter une propriété, mais se butent eux aussi au marché immobilier frénétique.

Le mariage et les enfants sont dans les plans, tout comme l’obtention d’une homologation de leurs études.  Ils devront d’abord obtenir leur statut de résidents et éventuellement la citoyenneté. Ils aimeraient que leurs parents puissent découvrir à leur tout ce
« magnifique  pays ». « Mon plus grand souhait serait qu’ils viennent eux aussi vivre dans Charlevoix! », confie Adriana.

Jhon aimerait aussi que sa mère vienne vivre ici… et qu’elle amène avec elle les deux chatons qu’ils ont dû laisser derrière. 

Courtoisie

Adriana et Jhon confient qu’ils font davantage de tourisme ici que dans leur pays. Ils aiment beaucoup le parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie et le plein air. Adriana a adoré faire du traîneau à chien, de l’équitation, de la glissade, du kayak…L’été, ils aiment aller à la plage. « J’adore me retrouver entre amis pour un barbecue estival et boire la bière de la Microbrasserie Charlevoix, entre autres! », lance la jeune femme.  Autant d’occasions de continuer l’apprentissage du français dans un cadre informel. 

« Je pense que la communication est très difficile pour les personnes qui arrivent sans parler la langue. Il est difficile de ne pas pouvoir exprimer ses sentiments ou communiquer clairement. C’est un désir incessant de savoir ce que les gens disent et en même temps, on
ressent de l’impuissance de ne pas pouvoir ce qu’on pense », raconte celle qui, de plus en plus, maîtrise les codes du français. Jhon apprécie les cours de « Mme Suzanne ». « J’aime les cours de conversation, parler de différents types de situations et voir les points de vue des gens », résume-t-il.

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NDLR: Les cours de francisation aux citoyens ainsi qu’au Service aux entreprises sont offerts par le Centre d’éducation des adultes et de formation professionnelle de Charlevoix (CÉAFP) au Pavillon Les Cimes à La Malbaie et au Pavillon Saint-Aubin à Baie-Saint-Paul. Les cours offerts par Suzanne Rhéaume sont destinés aux individus dans le cadre de la formation aux adultes.

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