Portraits d’étudiants en francisation: la classe de Mme Suzanne

Par Emelie Bernier 9:00 AM - 30 mai 2022
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(6 de 13) Tout quitter pour rebâtir sa vie à 1000 lieux de la terre natale, le feriez-vous? Dans la classe de francisation de l’enseignante Suzanne Rhéaume, les élèves ont ce dénominateur commun. Durant 13 jours, à raison d’un portrait par jour, Le Charlevoisien vous invite à la rencontre de ces néo-Charlevoisiens qui débarquent de Finlande, du Brésil, du Japon, du Mexique  ou d’ailleurs pour écrire un  nouveau chapitre de leur vie dans le plus bel écrin qui soit, Charlevoix.

Nom : Taé Maeda

Âge : 36 ans

Arrivée dans Charlevoix:
octobre 2020

Pays d’origine : Japon

Taé Maeda est originaire de Tokyo, au Japon, une ville immense et grouillante qui n’a rien à voir avec sa ville d’adoption, La Malbaie. Loin des bruits assourdissants de la capitale niponne, Taé a pourtant trouvé son bonheur. « Mon mari français et moi, nous sommes arrivés au Québec fin 2018, avec un petit bébé de 3 mois.  Nous voulions une nouvelle vie. Après un an et demi à Montréal, la COVID est arrivée et nous avons décidé de sortir de Montréal pour découvrir le Québec », raconte-t-elle dans un français étonnamment fluide pour quelqu’un qui n’en parlait pas un mot il  y a trois ans à peine. « Ma fille de 3 ans parle le français mieux que moi », confie-t-elle.

Pour partir à la conquête de la province, le duo a fait l’acquisition d’un petit campeur. Charlevoix n’était qu’une halte parmi tant d’autres, mais elle les a complètement envoûtés!
« C’était magnifique, c’était une si belle place! On s’est dit : on reste ici! », lance-t-elle avec un sourire doux. Son mari, biologiste de formation,  et elle ont tous les deux trouvé
un emploi dans le domaine de l’hôtellerie. Et c’est ici que Taé a entrepris d’apprendre le
français. « Quand je suis arrivée ici, je ne parlais pas du tout la langue. Mon mari et moi
parlions anglais ensemble. À Montréal, tu peux vivre en parlant seulement anglais.  Maintenant, cela fait deux ans que je fais les cours de francisation. Je comprends bien, mais c’est plus difficile de parler. Disons que c’est de mieux en mieux », raconte-t-elle.

La pandémie a limité les occasions d’échanger, d’où l’importance pour Taé d’assister à ses cours dans la classe de Mme Suzanne. «Nous avons été très isolés par la pandémie. Oui, nous pouvons discuter avec nos voisins qui sont très gentils, mais le groupe ici m’aide
beaucoup. J’espère qu’avec la belle saison, on pourra se voir davantage ! Mme Suzanne nous donne des classes très intéressantes et on en profite beaucoup. Ça me fait plaisir de voir des collègues, surtout pendant la pandémie !»

Le printemps amènera à tout le moins un important changement dans sa vie. Elle quittera son emploi de femme de chambre pour découvrir le merveilleux monde de l’agriculture.
« Je vais travailler dans une ferme bio, les Jardins Écho-logiques, et je suis très contente, car j’aime beaucoup la nature! »

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NDLR: Les cours de francisation aux citoyens ainsi qu’au Service aux entreprises sont offerts par le Centre d’éducation des adultes et de formation professionnelle de Charlevoix (CÉAFP) au Pavillon Les Cimes à La Malbaie et au Pavillon Saint-Aubin à Baie-Saint-Paul. Les cours offerts par Suzanne Rhéaume sont destinés aux individus dans le cadre de la formation aux adultes.

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