Portraits d’étudiants en francisation: la classe de Mme Suzanne

Par Emelie Bernier 9:00 AM - 31 mai 2022
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Courtoisie

(7 de 13) Tout quitter pour rebâtir sa vie à 1000 lieux de la terre natale, le feriez-vous? Dans la classe de francisation de l’enseignante Suzanne Rhéaume, les élèves ont ce dénominateur commun. Durant 13 jours, à raison d’un portrait par jour, Le Charlevoisien vous invite à la rencontre de ces néo-Charlevoisiens qui débarquent de Finlande, du Brésil, du Japon, du Mexique  ou d’ailleurs pour écrire un  nouveau chapitre de leur vie dans le plus bel écrin qui soit, Charlevoix.

Nom : Jose Antonio Maceo Benitez

Âge : 35 ans

Arrivée dans Charlevoix:
octobre 2017

Pays d’origine : Cuba

Quand nous « rencontrons » José Antonio Maceo Benitez dans le cadre de son cours de
francisation, il arbore un gaminet rouge à l’effigie du Fairmont Le Manoir Richelieu. « Je travaille
présentement à la piscine », explique-t-il, saluant ici et là les clients et distribuant les serviettes
pendant que le cours bat son plein. Son attention est divisée, mais il revient assidûment devant l’écran dès qu’il le peut.

José tient absolument à participer aux cours de français de Mme Suzanne. Ce jour-là, il a
commencé à travailler à 6 h du matin… et sa journée s’achèvera à 22h. Et ainsi, tous les jours
de la semaine. À cet horaire déjà chargé s’ajoutent les  cours de français du lundi et du mercredi soir. Et l’éducation de deux petites princesses aux prénoms royaux, Marguerite et Isabel.

«Quand on parle de persévérance scolaire, on peut dire que José est un modèle», glisse d’ailleurs l’enseignante, admirative de la résilience de son pupille.

Avant d’arriver dans Charlevoix, José a vécu quelques années en Alberta. «Tout était un peu
compliqué. J’avais un ami de Cuba qui vivait ici et je suis venu le rejoindre. Trouver un travail a été très difficile. Tout le monde voulait que je parle français… », raconte-t-il.

Il réussit alors à dénicher un emploi à Fibrotek, mais celui-ci sera de courte durée. « J’ai fait 11 mois, puis l’entreprise a perdu le contrat sur lequel je travaillais et j’ai perdu mon travail», résume José sans animosité.

À l’époque, son amoureuse, québécoise, est enceinte. Sans revenu, il fait des pieds et des mains pour dénicher un nouveau travail. Il est alors embauché par une agence de placement . Aujourd’hui, il se promène au gré des contrats qui lui sont proposés par l’agence, dans Charlevoix, mais aussi ailleurs.

Ses deux petites filles et sa blonde, Ann Christine, l’attendent patiemment.  « Desfois, je suis fatigué, mais c’est très important pour moi d’apprendre le français et de réussir ma vie ici », confie-t-il, avant de quitter la conversation pour répondre au besoin d’un client dans un français approximatif,
mais en constante amélioration.

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NDLR: Les cours de francisation aux citoyens ainsi qu’au Service aux entreprises sont offerts par le Centre d’éducation des adultes et de formation professionnelle de Charlevoix (CÉAFP) au Pavillon Les Cimes à La Malbaie et au Pavillon Saint-Aubin à Baie-Saint-Paul. Les cours offerts par Suzanne Rhéaume sont destinés aux individus dans le cadre de la formation aux adultes.

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