24 avril 2024
(2 de 13) Tout quitter pour rebâtir sa vie à 1000 lieux de la terre natale, le feriez-vous? Dans la classe de francisation de l’enseignante Suzanne Rhéaume, les élèves ont ce dénominateur commun. Durant 13 jours, à raison d’un portrait par jour, Le Charlevoisien vous invite à la rencontre de ces néo-Charlevoisiens qui débarquent de Finlande, du Brésil, du Japon, du Mexique ou d’ailleurs pour écrire un nouveau chapitre de leur vie dans le plus bel écrin qui soit, Charlevoix.
Nom : Javier Alejandro Franco Leal
Âge : 33 ans
Arrivée dans Charlevoix:
octobre 2021 (depuis 2016 à Montréal)
Pays d’origine : Mexique
C’est en direct du Mexique que Javier Alexandro Franco Léal assiste ce jour-là à son cours de français. Après deux ans de pandémie, les allégements sanitaires lui ont en enfin permis de retourner voir ses proches.
Javier est marié à une femme mexicano-québécoise depuis sept ans. Avant de déménager dans Charlevoix, le couple vivait à Montréal. «On a habité en ville durant cinq ans avant de déménager à Saint-Aimé-des-Lacs. Nous avons décidé de venir dans Charlevoix quand la pandémie a débuté parce que nous voulions avoir la nature, la bonne vie, le buen vivir… Et pour profiter de la vie en couple. Pour le moment, je ne travaille pas, mais je me concentre sur l’amélioration de mon français et de mon anglais », explique Javier. La faible connexion Internet charcute ses phrases qu’il articule toutefois dans un très bon français.
De temps en temps, on entend son amoureuse Dulce, hors du champ de la webcam, lui glisser un ou deux mots pour l’aider à préciser sa pensée. Montre-nous ta binette, Dulce!
« Je suis née au Mexique de parents mexicains, mais j’ai grandi au Canada. Je suis vraiment fière de Javier. Il ne s’en vante pas, mais au Mexique, il était avocat! »
Elle-même a déniché un emploi comme intervenante au Groupe Action Jeunesse. Les deux semblent partager une belle complicité et sont déterminés à construire leur avenir dans Charlevoix.
Javier, pour sa part, veut poursuivre sa formation universitaire. La pédagogie et l’anthropologie l’interpellent.
Pour ça, il devra maîtriser le français. En attendant, il ne se tourne pas les pouces et fait du bénévolat dans sa nouvelle communauté. « À court terme, je veux maîtriser le français. À moyen terme, je veux compléter un baccalauréat à distance. À long terme, j’aimerais partager mes connaissances acquises tout au long de ma vie avec la jeunesse. »
Parmi les choses qui l’étonnent ici, la déforestation arrive en tête de liste.
« Voir les camions remplis de “cadavres d’arbres” me perturbe profondément», dit celui qui apprécie toutefois l’accès aux aliments sains et l’environnement magnifique de sa région d’adoption.
NDLR: Les cours de francisation aux citoyens ainsi qu’au Service aux entreprises sont offerts par le Centre d’éducation des adultes et de formation professionnelle de Charlevoix (CÉAFP) au Pavillon Les Cimes à La Malbaie et au Pavillon Saint-Aubin à Baie-Saint-Paul. Les cours offerts par Suzanne Rhéaume sont destinés aux individus dans le cadre de la formation aux adultes.
