Portraits d’étudiants en francisation: la classe de Mme Suzanne

Par Emelie Bernier 9:00 AM - 1 juin 2022 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

Courtoisie

(8 de 13) Tout quitter pour rebâtir sa vie à 1000 lieux de la terre natale, le feriez-vous? Dans la classe de francisation de l’enseignante Suzanne Rhéaume, les élèves ont ce dénominateur commun. Durant 13 jours, à raison d’un portrait par jour, Le Charlevoisien vous invite à la rencontre de ces néo-Charlevoisiens qui débarquent de Finlande, du Brésil, du Japon, du Mexique  ou d’ailleurs pour écrire un  nouveau chapitre de leur vie dans le plus bel écrin qui soit, Charlevoix.

Nom : Emmanuel Trejo Ambioris

Âge : 40 ans

Arrivée dans Charlevoix : 2014

Pays d’origine : République dominicaine

Emmanuel Trejo Ambioris est originaire de République dominicaine. Pianiste professionnel, il a longtemps gagné sa vie en faisant de la musique sur les bateaux de croisière, un métier qui lui permettait de venir passer quelques mois par année au Québec où sa femme habite depuis 8 ans. « Elle est arrivée ici la première. C’était compliqué, avec la distance.  Nous avions un petit bébé et une adolescente. Avec la COVID, j’ai décidé de venir ici pour rester avec ma famille. Ma femme avait besoin de moi et je voulais être là.»

L’arrivée a été difficile pour l’homme qui ne parlait pas un mot de français. « Quand tu ne connais pas la langue, c’est très compliqué. Ma femme m’aidait.  C’est elle qui m’a recommandé à Mme Suzanne parce qu’elle aussi avait fait les cours. J’ai connu les élèves du groupe et je pense que j’ai appris beaucoup.m, mais j’ai encore besoin d’apprendre beaucoup. C’est pour ça que je suis là. » Derrière ses belles phrases qu’il prononce lentement, on sent tout le travail des dernières années. Emmanuel est là pour rester. « Dans Charlevoix, c’est une très belle vie. Ma femme adore habiter ici. Je vais te dire la vérité : quand je venais ici seulement pour 2 mois, c’était génial, j’étais comme un touriste, mais décider de venir rester ici,  chercher un travail, ça n’a pas été facile »,

Musicien, il a évidemment dû chercher un autre emploi. Il travaille à titre de technicien en entretien au Spa Le Verger, du Germain Charlevoix. «  Je suis arrivé un mois avant la pandémie… Les deux années ont été difficiles, mais je sais ce que ce n’était pas juste  pour moi. Pour tout le monde, 2020 et 2021 ont été difficiles…J’ai la chance d’avoir une femme très forte. On est tout le temps ensemble », dit-il, visiblement fière de sa femme qui occupe un poste de direction à l’Auberge La Muse.

La musique lui manque, mais bientôt, il espère pouvoir faire aller ses doigts sur les touches noires et blanches de son piano pour le bonheur des clients du Germain. « C’est mon rêve de pouvoir vivre de ma musique ici », glisse-t-il, avant d’offrir à ses compatriotes de classe et à la journaliste venue « squatter » le cours une petite pièce en direct, semant  des sourires sur tous les visages.

À lire aussi

Le portrait de José Antonio Maceo Benitez

Le portrait de Tae Maeda

Le portrait de Javier Alejandro Franco Leal

Le portrait de Hakima Mhaichar

Le portrait d‘Outi Giroux

Le portrait de Dee Tsogt

NDLR: Les cours de francisation aux citoyens ainsi qu’au Service aux entreprises sont offerts par le Centre d’éducation des adultes et de formation professionnelle de Charlevoix (CÉAFP) au Pavillon Les Cimes à La Malbaie et au Pavillon Saint-Aubin à Baie-Saint-Paul. Les cours offerts par Suzanne Rhéaume sont destinés aux individus dans le cadre de la formation aux adultes.