La vraie nature de DJ Foin

Par Émélie Bernier 4:00 PM - 1 août 2023 Initiative de journalisme local
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Gabriel Tremblay-Grenier, sa copine Émilie Pilote et leur garçon, Léon, qui sera bientôt grand-frère. Photo courtoisie

Gabriel Grenier Tremblay, aka DJ FOIN, est l’un de ces énergumènes allumés qui a fait son nid dans la fourmilière Maison Mère, pas très loin des bureaux de son alma mater, la Télévision communautaire de Charlevoix-Ouest.

Nom :
Gabriel Tremblay Grenier→

Année de naissance : 1987

Année de départ : 2006

Année de retour : 2021

« J’ai vécu une super enfance et adolescence à Baie-Saint-Paul. Ma première job a été caméraman à TVCO, ce qui m’a conduit à aller faire ma technique en Arts et technologie des médias à Jonquière! »

Après ses études au Saguenay et un stage de plusieurs mois à Toronto, Gabriel débarque à Montréal, une autre étape, pense alors celui qui se dit « pourquoi pas la France, New York, Londres? ».

« J’ai connu ma blonde, je me suis trouvé une job que j’aimais. Puis je suis devenu partenaire dans l’entreprise où je travaillais et je me suis barré les pieds à Montréal! »

Le duo fait de petites escapades dans Charlevoix de temps en temps, mais l’idée de bouger vers la région ne leur traverse même pas l’esprit.

« Quand j’ai quitté Charlevoix, le mood était très différent d’aujourd’hui. J’ai tout aimé de ma jeunesse, les feux dans le bois de la poly, la proximité des montagnes, le plein air, mais c’était clair que je voulais aller voir ailleurs… De par mes champs d’intérêt, je ne me voyais pas trouver un emploi à mon goût ici. »

Dans son beau bureau lumineux, Gabriel Tremblay Grenier est attablé devant trois ou quatre écrans où s’étale un charabia incompréhensible. Pas pour lui, visiblement.

« Quand j’avais 13 ans, ma mère m’a acheté un ordi et j’ai commencé à programmer, à faire des sites pour le fun! C’était les années 2000, je chargeais moins cher que les pros. Plus tard, à Montréal, j’ai fait un peu de tout, de la postproduction, des effets spéciaux, j’ai été motion designer, puis directeur de création. »

Les bonshommes animés à l’effigie de Ricardo et de Josée Di Stasio dans les pubs de IGA? C’est son ancienne boîte, SHED. Et lui.

« J’aimais coder, ma job était l’fun, je créais des outils, ça m’a suivi. Jusqu’au moment où j’ai décidé de faire un changement de
carrière ».

Cherche et trouve

Pour y voir un peu plus clair, Gabriel vient passer une semaine dans Charlevoix sans sa blonde ni leur poupon Léon. Le Baie-Saint-Paul qu’il découvre alors n’a rien de la petite ville empesée qu’il a quittée. « Je suis sorti, il y avait un iPod battle au Saint-Pub…  Y’avait une vibe, le début de ce qu’on sent aujourd’hui. J’ai vu ça, que ça s’en venait… »

Et l’envie soudaine de revenir aux sources et par le fait même d’offrir à son garçon une enfance dans cette campagne effervescente et toujours aussi jolie l’a prise lui-même pas surprise. « J’ai parlé de ça à Émilie, ç’a été la première fois que je lui ai dit que je considérerais un retour… Elle n’était pas là pantoute! », rigole-t-il.

Gabriel a continué à fomenter son plan de carrière. Et celui-ci ne nécessiterait qu’une bonne connexion Internet, peu importe où! « En 2018, j’avais déjà imaginé que le télétravail prendrait de plus en plus de place dans nos vies… » Devin? On dirait bien…

Engouement embêtant

« Quand est arrivée la pandémie, j’avais un plan de ce que je voulais faire et c’était ici. Je pensais avoir une longueur d’avance pour m’acheter quelque chose, mais là, ça s’est mis à débouler vitesse grand V. Je spottais des maisons, des terrains, ça se vendait dans le temps de le dire! J’étais un peu frustré! Voir tous ces gens déménager et moi, pas capable de revenir chez nous, ça m’a interpellé! Hey, c’est MON idée, faites pas mon move à ma place! », s’esclaffe-t-il aujourd’hui.

Alors qu’il rêvait, comme bien des nouveaux arrivants, d’une maison dans un rang, Gabriel et sa petite tribu, qui comptera un 4e membre sous peu (« délivré » en septembre), ont plutôt trouvé leur nid en plein cœur de la ville, sur la charmante rue Clarence-Gagnon.

« Je ne savais pas à quel point c’était une bonne décision! On n’est jamais confronté au problème « auto et boisson », tout est facile : la garderie, le bureau… Et quand Léon sera ado, on n’aura pas besoin de lui faire de lift! »

Au final, tout le monde est heureux!

« C’est inespéré! Ma vie sociale est aussi trépidante que durant mes meilleures années sur le Plateau Mont-Royal, mais en même temps, on a un beat de vie plus relax, près de la nature! Et si tu as un projet, tu peux aller au bout parce que y’a plein de monde qui est là pour te soutenir. Veut, veut pas, si tu as une idée à Montréal, c’est beaucoup plus contingenté. Ici, tout est à faire et tout peut être fait! »

Même une gig de DJ s’ul side

Gabriel Tremblay Grenier alias DJ Foin en pleine action au Parvis du Festif 2023. Photo Ludovic Boquel

Coups de coeur  

La Buvette gentille (anciennement La Louve)

« Parce qu’on est là tous les jeudis et qu’avoir une buvette de cette qualité à quatre heures de Montréal, ça n’a presque pas rapport! »

Le Massif de Charlevoix

« Une station de calibre international dans notre cour! Tant pour le ski que pour le vélo, je trippe! »   

Le Tony et Charlo

« Je suis tout le temps rendu là… Y’a des shows, une super ambiance! Et avec la grande terrasse et Hydromel Charlevoix dans la cour, c’est vraiment « le spot »… »

Le Festif!

« Je tiens Le Festif! en grande partie responsable du revirement de mentalité qui s’est effectué à
Baie-Saint-Paul entre le moment où je suis parti et le moment où je suis revenu. Les opportunités de développement, l’ouverture, le rayonnement à la grandeur du Québec? Pour moi, c’est Le Festif! qui a montré le chemin, dans l’histoire récente. »

NDLR : Vous venez de lire la troisième chronique de notre série Les Revenants, où des Charlevoisiens qui sont allés voir ailleurs s’ils y trouvaient leur bonheur racontent pourquoi ils sont revenus s’ancrer là où tout a commencé… et pour de bon!

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