Marjo et les Éperlans

Par Émélie Bernier 1:30 PM - 26 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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La randonnée est une des passions de la pimpante Marjolaine qui se mesure au Défi des 5 Sommets avec hardiesse!

Non, ce n’est pas le nom du band période pré Corbeau de l’égérie du rock québécois! Le titre de cette microbiographie fait plutôt référence au retour à la source, le fleuve dans ce cas précis, de Marjolaine Boivin.

La soixantaine pimpante, la « madame qui court » est connue comme Barabas dans le Domaine de la Seigneurie où elle s’est installée définitivement en 2015.

« Je suis native des Éboulements, mais quand j’étais très jeune, mes parents se sont installés à Clermont où mon père travaillait à la papetière Donohue. On était toutefois très attaché aux Éboulements! Mon grand-père était laitier. J’adorais venir passer le lait avec lui! On venait faire les foins à la ferme familiale… »

Ses grands-parents avaient un chalet dans le chemin de la Pointe à Saint-Joseph-de-la-Rive. Ses parents ont fait construire le leur à leur tour dans le secteur des buttes, entre le chemin de la Pointe et le quai, quand Marjolaine avait six ans.   

« On passait nos étés au chalet. On retrouvait nos amis à la plage, à la piscine de l’Auberge Beauséjour… Il y avait plein de villégiateurs, mais aussi des gens de la place. C’était vraiment agréable! »

Quand sonnait la cloche de la rentrée, Marjolaine retournait dans ses terres, pas très loin de la rivière Malbaie, jusqu’à ce que ses études collégiales et universitaires l’entraînent loin de Charlevoix.

Puis, elle rencontre son mari, Claude, un Saguenéen. Ensemble, ils construisent un nid, une vie et une famille dans la région de Montréal.

« Je ne portais pas ce projet-là de revenir absolument. J’ai voyagé dans toutes sortes de places. Je me suis toujours dit : un jour je vais aller m’installer quelque part où il fait beau, au bord de la Méditerranée, peut-être… » Mais elle n’en apprécie pas moins sa région natale. 

« Chaque fois qu’on arrivait dans Charlevoix, bien avant qu’on vienne s’installer, j’avais ce sentiment très fort qui me rentrait dans le corps. On arrivait dans le haut des côtes à Baie-Saint-Paul et là, je contemplais la nature si forte, si grande, et un grand poids tombait de mes épaules. Comme si je prenais conscience que je pouvais me déposer sur cette nature et me laisser porter alors que j’avais souvent l’impression de porter le monde sur mon dos… »

Alors qu’elle se balade du côté de Saint-Irénée par une magnifique journée, Marjolaine vit une épiphanie. « C’était tellement beau! Le fleuve, les montagnes, la plage… Je me suis dit : mais qu’est-ce que tu cherches, toi, Marjo? »

Marjolaine Boivin et Claude Belley. Courtoisie

Peu de temps après, l’opportunité d’acheter un terrain avec vue sur le fleuve se présente. Claude et
Marjolaine s’empressent de céder à la tentation.

Ils construisent la maison en 2011. Et y vivent à temps plein depuis 2015.

Elle retrouve alors avec bonheur la piscine Beauséjour. « Les propriétaires de l’auberge l’avaient vendue, mais on pouvait continuer à y aller. Puis le nouveau proprio a eu des enjeux d’assurance et c’est là qu’on a formé un groupe parmi lequel il y avait plusieurs amis de mon adolescence. C’était comme un voyage dans le temps! Ensemble, on l’a rachetée, en créant une coopérative, la Coop des Éperlans », résume-t-elle en souriant.

Au fil des barbotages, maints liens se sont tissés, ou retissés encore plus serré. « Ça nous a fait nous rapprocher sur autre chose. On a réalisé que notre communauté avait des besoins. Claude est président de la Papeterie, il fait partie des Gestionnaires d’en bas… »

Ces « Gestionnaires d’en bas » se sont regroupés pour donner un second souffle à la petite église de Saint-Joseph-de-la-Rive. « On veut la maintenir dans la collectivité, pour la communauté! » Un autre rêve les anime. « On travaille sur le projet de piste cyclable entre « Saint-Jo » et Baie-Saint-Paul. On est toutes sortes de monde et ensemble on réussit à créer de belles choses! »

Marjolaine siège sur le conseil d’administration de l’hôpital de Baie-Saint-Paul et sur celui du Café Sol aux Éboulements. Elle offre du temps à la bibliothèque municipale.  

Mais pour le duo, les matinées sont sacrées. « On fait du ski et de la raquette l’hiver, on court et on fait de la randonnée en toutes saisons. L’été, on va se baigner et on adore aller pêcher… On a ce plaisir en vieillissant ensemble d’avoir ces intérêts communs. »

Comble de bonheur, leur fille et son amoureux ont eux aussi répondu à l’appel de Charlevoix où ils se sont installés récemment. « On est allé encore une fois au Festif! ensemble, il y a tellement une belle ouverture sur le monde… Qu’est-ce qu’on peut demander de plus? »

Un band de rock, peut-être?

Coups de cœur

Le Défi des 5 sommets

« C’est un incontournable! On le fait chaque année. »

L’Auberge La Fascine

« On adore prendre le traversier à vélo vers L’Isle-aux-Coudres et on ne peut pas passer à côté de la Fascine sans aller luncher le midi… Et on va arrêter prendre un petit truc à la Boulangerie Bouchard… »

NDLR : Vous venez de lire la deuxième chronique de notre série Les Revenants, où des Charlevoisiens qui sont allés voir ailleurs s’ils y trouvaient leur bonheur racontent pourquoi ils sont revenus s’ancrer là où tout a commencé… et pour de bon!

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