Une place en garderie difficile à dénicher

Par Lisianne Tremblay 5:00 AM - 8 mars 2022
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Ce n’est pas tous les enfants qui ont la chance d’avoir une place en garderie. Photo CPE Goélette enchantée

Le manque de places en garderie est criant dans Charlevoix. Les listes d’attentes des centres de la petite enfance et des garderies privées comptent des centaines de noms. Si vous êtes enceinte, inscrivez votre enfant dès maintenant!


Au CPE du Soleil à la Lune, on recherche des solutions. Le bureau coordonnateur a 44 places qui ne trouvent pas preneur parce qu’il manque de responsables en service de garde en milieu familial.


« On trouve cela dommage puisque ce sont des places dont les familles pourraient bénéficier. Il nous manque au moins huit responsables en service de garde. Il y a eu plusieurs départs à la retraite. On aimerait que des garderies privées viennent avec nous, mais nous n’avons même pas la liste de noms », commente la directrice générale Mélanie Mackenzie.


« C’est à nous de mieux définir notre rôle. Les garderies privées voient le CPE comme la police, mais ce n’est pas cela que nous faisons. Oui, il y a de la surveillance, mais on est là pour soutenir l’enfant qui a des besoins. Notre rôle est plus constructif. Nous avons réussi à en avoir une de plus qui avait une garderie privée auparavant ».


Mme Mackenzie ne baisse pas les bras et dévoilera sous peu un projet-pilote. « Nous allons rencontrer les municipalités puisque cela permet de demeurer attractif d’avoir des places en garderie. On travaille sur ce projet dans le but de combler les places dont nous disposons pour les familles. », ajoute la directrice qui a un nombre total de 204 places.


Le bureau coordonnateur s’occupe également de l’installation L’Arc-en-Ciel de L’Isle-aux-Coudres. À cet endroit, l’inverse se produit puisqu’il reste 3 places à combler sur un total de 21.


Places vite comblées


Au CPE La Goélette enchantée de Baie-Saint-Paul, la directrice Sandra Fortin reçoit de cinq à huit appels de parents chaque semaine. À l’automne 2022, ses 10 places sont comblées par des fratries. Elle a deux fratries qui ne pourront pas y entrer alors qu’en temps normal, ils ont une priorité.

La liste d’attente contient 130 noms. Il faut cependant demeurer prudent avec cette liste puisque des parents se sont inscrits sur plusieurs listes étant donné le manque de places.


Mme Fortin ne comprend toujours pas pour quelle raison le ministère de la Famille a accordé 44 des 74 places prévues.


« On a déjà un déficit de 30 places en raison de cette décision. C’est difficile à évaluer pour le manque de place. Il en manque entre 50 et 60 pour des familles à Baie-Saint-Paul. Comme notre projet n’a pas été accepté, nous devrons attendre le prochain appel d’offres pour déposer un projet à nouveau », précise Sandra Fortin. Le CPE compte 78 places.


Son organisation avait prévu agrandir depuis 2014. L’objectif était que l’installation forme un U.


Mme Fortin déplore que le ministère ait accordé 56 % des places au CPE et 86 % des places en garderie privée «alors qu’ils prônent le contraire. »


Elle constate que ce sont généralement les mamans reportent leur retour au travail si les parents n’ont pas trouvé d’alternatives.


Même scénario pour Charlevoix-Est


La situation est la même pour Charlevoix-Est. Le bureau coordonnateur Pignon sur rue travaille à développer de nouveaux services de garde en milieu familial dans certaines municipalités en plus de l’agrandissement de 36 places supplémentaires à Clermont.


« Nous avons présentement 123 demandes de place sur notre liste d’attente en installation. La majorité de ces places concerne Clermont et La Malbaie, mais il y a des besoins dans toutes les municipalités de Charlevoix-Est. En installation, la durée de l’attente pour une place est très variable et dépend du nombre d’enfants du même âge qui sont inscrits sur la liste », précise la directrice Sandra Chouinard.


L’équipe a comme objectif de développer des places en service de garde en installation et en milieu familial, mais ils font également face à un manque de ressources. « Nous sommes donc continuellement en recrutement pour des éducatrices en installation et des responsables de services de garde éducatifs en milieu familial », ajoute Mme Chouinard.


Incitatifs plus alléchants


Le ministère de la Famille a ajouté certains incitatifs pour inciter davantage de personnes à choisir ce métier.
Une nouvelle ressource a d’ailleurs accès à un bonus de 3 500 $ pour adapter sa maison afin d’y accueillir les enfants ou de contribuer au salaire d’un assistant. Le salaire des responsables en service de garde a également été bonifié. Selon les prévisions du ministère, le manque de places serait résorbé dans Charlevoix d’ici 2024.

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Photo courtoisie CPE La Goélette enchantée

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