Nouvelle saison au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul: Le regard libre

Par Emelie Bernier 8 novembre 2011
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Si un point commun devait servir de point de fuite aux trois expositions de l’actuelle saison du Musée d’art contemporain, celui-ci pourrait être la liberté d’interprétation qu’elles offrent aux visiteurs.

 

Guy Lavigueur traite ses photos comme des tableaux, déroutant le regard du visiteur. Ici, l’embouchure de la rivière du Gouffre.

 

Avec ses photographies de paysages volontairement dépouillées de repères d’échelle et de présence humaine, le photographe Guy Lavigueur magnifie la nature et élève ses courbes au rang d’art abstrait. « Je ne saisis jamais de grands espaces, mais plutôt de petits espaces autour des gens : des zones d’érosion, des zones de déblai, des glaces… Il pourrait y avoir une maison si j’avais cadré un peu plus grand, mais je m’applique à faire des photos plutôt abstraites que figuratives. Ce n’est pas un travail documentaire », argue l’artiste. Il a confié pour la première fois son travail à un commissaire, en l’occurrence Martin Labrie, qui signe aussi l’exposition de Dominic Sokolowski. «Il faut un certain temps pour appréhender l’image, un temps nécessaire pour apprécier l’œuvre. Il y a un grand contraste entre la petitesse et l’immensité.  On choisit de regarder l’œuvre comme une œuvre d’art, avec ses zones de couleurs de terre, maritimes, le noir et blanc de l’hiver… Ce sont des photos pour réfléchir sur la beauté intrinsèque du monde », croit M. Labrie.

 

Dans la salle multifonctionnelle, les grands tableaux quadrillés ou incrustés de menus objets de Dominic Sokolowski invitent aussi à l’introspection. «Il y a de la  peinture pure, puis des tableaux avec un travail d’intégration. J’aime depuis quelque temps aller vers l’objet. Je n’essaie pas de chercher un sens, je peins pour le plaisir avant tout. Les gens, eux,  voient des cartes du monde, des villes. On peut imaginer un tas de choses, l’inconscient travaille », croit l’artiste d’origine polonaise dont la carrière connaît une courbe ascendante.

 

 

 Lisa Tognon présente « Passages », une exposition dont le commissariat est signé par le critique d’art renommé René Viau.

 

À la mezzanine, l’exposition « Passages » de l’artiste Lisa Tognon réunit des œuvres déterminantes de l’artiste.  « Ce sont des oeuvres marquantes, mes jalons en création. Des choses qui nous amènent à l’intérieur de soi », croit l’artiste qui aime diversifier les techniques. Elle grave, brûle, dessine, triture sa matière pour créer des œuvres où la dimension métaphorique l’emporte. Les œuvres présentées à Baie-Saint-Paul ont été extraites d’une exposition présentée par la Maison des arts de Laval sous le commissariat de René Viau.  

«  Ce sont trois artistes qui vont au  bout des matières, des possibilités. Les visiteurs vont être ravis! On donne dans l’abstrait, mais avec des repères. On navigue dans l’inconnu et il y a un beau voyage à faire parmi les expositions », de conclure Martin Labrie. Les expositions sont en place jusqu’au 5 février.

 

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