Une mission spatiale dans Charlevoix

Par Jean-Baptiste Levêque 5:00 AM - 8 avril 2024
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Le parc national des Grands-Jardins sera le théâtre d'expérimentations pour des missions spatiales. Photo Agence spatiale canadienne

16 jeunes chercheurs canadiens fouleront le sol de Charlevoix cet été afin d’y mener une simulation de mission spatiale. Ils y mettront à l’épreuve leurs propres innovations et expériences scientifiques dans un milieu isolé et naturel : le parc national des Grands-Jardins.

Fruit d’un phénomène spatial qui fut l’impact d’une météorite, le parc est un « environnement unique pour la science planétaire, la science de l’espace et l’instrumentation expérimentale qui sont cruciales pour les futures missions spatiales sur Mars et d’autres corps planétaires », explique l’un des organisateurs du projet, Alexandre Rivard.

La mission, qui se déroulera du 12 au 16 août, a été baptisée CAN-ARX, pour Canadian Analog Research Expedition (traduire par Expédition canadienne en recherche analogue) et est une initiative de l’organisme Étudiants pour l’exploration et le développement de l’espace (ÉEDS-Canada), en collaboration avec le Living Lab de Charlevoix.

« On va avoir 10 étudiants qui viennent d’Alberta, avec une expérience basée sur des capteurs physiologiques, qui font des analyses biomédicales dans des environnements extrêmes. Le deuxième groupe est basé en Ontario. C’est six étudiants qui font de l’analyse des signaux de satellites », détaille Amanda Spilkin, assistante-gérante pour le projet CAN-ARX.

Les organisateurs de CAN-ARX, Alexandre Rivard et Amanda Spilkin.

Plus précisément, le premier groupe de l’Université d’Alberta, dont le projet se nomme Mission Spacewalker, aura trois objectifs : la télédétection, la production d’énergie durable et la surveillance des facteurs humains.

Ils testeront un moniteur de stress, développeront une éolienne portable et pliable qui génère de l’énergie durable ainsi qu’un moniteur de télédétection.

L’équipe StellarScope, composée d’étudiants de McMaster University, à Hamilton, construira un radiotélescope. Ils observeront les lignes de transition rotationnelle du monoxyde de carbone, qui retracent l’hydrogène moléculaire essentiel à la formation des étoiles.

Quelques membres de ÉEDS-Canada se joindront à eux pour assurer la logistique de la mission, avec le soutien du Living Lab Charlevoix, dans lequel s’implique Alexandre Rivard. « Un des rôles principaux du Living Lab, c’est de faire des liens. On va loger des étudiants, on a été le lien avec la Sépaq, on a une connaissance du terrain et des partenaires naturels », mentionne l’étudiant en médecine.

« On a choisi de faire un partenariat avec le Living Lab parce que dans nos projets, il y a un côté biomédical, on veut faire évoluer les technologies pour des communautés qui ont un peu moins accès aux services médicaux », poursuit Amanda Spilkin, également doctorante en robotique médicale.

Un projet comme CAN-ARX sert bien sûr à faire avancer la science, mais peut aussi aider à propulser la carrière de ses participants. « C’est vraiment cool de voir ce que les étudiants font après la graduation. Il y a plusieurs compagnies start-up qui ont commencé à cause que les gens de ÉEDS-Canada se sont connus », précise Amanda Spilkin.

Un demo day, où les étudiants présenteront leurs innovations et expériences au grand public, sera organisé le 12 août au Carrefour culturel Paul-Médéric de Baie-Saint-Paul.