(Mise à jour 13h10) Procès d’Éric Levasseur: deux témoins entendus en défense

Par Dave Kidd 11:27 AM - 21 février 2024
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Mes Cynthia Payer et Marie-Hélène Giroux assurent la défense d’Éric Levasseur

Au palais de justice de La Malbaie, le procès d’Éric Levasseur accusé de meurtre continue. La défense fait entendre deux témoins dont un pathologiste judiciaire. L’accusé n’aura pas témoigné.

Dr Yann Dazé, pathologiste judiciaire, ne contredit pas les conclusions du Dr André Bourgault qui a pratiqué l’autopsie sur la victime.

L’expert soutient dans son rapport « que le décès de Mme Carolyne Labonté pourrait tout à fait résulter d’un suicide par arme à feu. Cette conclusion est bien évidemment, à corréler aux autres données de l’enquête ».

Il base cette conclusion sur l’automanipulation de l’arme  « sur le site de la  plaie d’entrée accessible à la victime et qu’il était possible pour elle de tenir l’arme avec son bras d’une manière telle à s’infliger un tir ayant une trajectoire de la gauche vers la droite », a dit l’expert.

Lui aussi a indiqué que le site était inhabituel pour une automanipulation. « C’est rare, mais pas incompatible » , a dit le pathologiste qui n’accorde aucune importance au fait que la victime soit droitière ou gauchère.

En contre-interrogatoire, l’expert , qui a pratiqué 2700 autopsies dont 300 sur des victimes décédées par armes à feu, ne peut pas contredire « que le tir fatal a été fait par une autre personne ».

Pour produire son rapport, Dr Pazé dit avoir consulté des rapports de médecins et des membres de la Sûreté du Québec. C’était son 177e témoignage devant la cour.

Le premier qui a été appelé à la barre est Serge Dumesnil, le beau-frère de l’accusé. L’homme qui habite la région de Montréal héberge depuis trois mois un des enfants du couple.

Dans son témoignage, il a raconté qu’en arrivant au 39, rue Principale à Notre-Dame-des-Monts, le 18 mars en soirée, un enquêteur lui a dit qu’il s’agissait « d’un suicide ».

L’homme et sa conjointe ont passé la soirée au motel Le Point de Vue de La Malbaie où l’accusé est venu les rejoindre après sa sortie de l’hôpital. «Je ne me souviens plus de qui est allée le chercher. Il n’était plus là. Il criait. Il prenait ma femme pour la sienne », a-t-il raconté.

Le 19 mars 2021 toujours, il est retourné sur les lieux et c’est lui qui a dit à sa conjointe « Bébé, c’est pas si pire que ça. Je ne parlais pas de ce qui s’était produit la veille», a-t-il précisé dans son témoignage.

C’est sa conjointe qui lui a demandé d’amener son frère chez eux. « Elle en avait trop à gérer. Éric était tout le temps après elle. En pleine nuit à notre maison, il s’est réveillé et cherchait encore sa femme. N’étant plus capable de le gérer, j’ai appelé les secours. Il est parti en ambulance et a été conduit dans un hôpital. Moi, je me suis tassé de cette situation », a raconté Serge Dumesnil qui a dit avoir appris avant-hier qu’il allait témoigner.

Le témoin a raconté qu’il était entré dans la résidence pour aller chercher des bijoux qu’un des enfants voulait récupérer. « J’ai vu deux cartouches de calibre 12 dans le tiroir de la commode. Je les ai laissées là », dit-il.

Lors du contre-interrogatoire, Me Jean-Sébastien Lebel a sorti une déclaration faite à la Sûreté du Québec voulant qu’il ait parlé de trois balles. « Je suis formel. J’ai dit deux balles et je n’ai jamais parlé de la grosseur des plombs», a répondu le témoin.

L’avocat de la poursuite a aussi demandé au témoin si ce n’était pas une querelle qui était à l’origine du départ d’Éric Levasseur de sa résidence. « Éric Levasseur se disait chez lui », a indiqué Me Lebel. « Ça se peut, mais une divergence de point de vue n’est pas une chicane », a répondu Serge Dumesnil.

Il a aussi déclaré que lui et l’accusé « ne se parlaient pas bien bien ».

Le procès est rendu à l’étape des plaidoiries. Elles seront entendues à compter de jeudi matin. Le juge Carl Thibault , de la Cour supérieure, prévoit donner ses directives finales au jury lundi ou mardi prochain.

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