Après une longue carrière de 50 ans comme capitaine de bateaux, allant du petit caboteur le Gilani jusqu’au traversier NM Trans-Saint-Laurent, Marc Harvey est retourné aux origines de sa passion pour la navigation. Il passe de la barre à la plume en publiant son premier livre, Le dernier voyage du Saint-Timothée, les souvenirs d’un enfant de goélette.
« À 73 ans, il y a tellement de souvenirs que j’ai dans ma tête, qui sont précis puis qui sont loin, que je pensais que je n’avais pas le droit de fermer les yeux puis de ne pas les raconter », lance le capitaine à la retraite.
Marc Harvey a choisi de s’attarder particulièrement aux événements qui ont le plus marqué sa famille : l’accident du bateau de son père, le Saint-Timothée, littéralement tranché en deux lors d’une collision avec un autre navire le 8 juillet 1959.
« En 1958, mon père a acheté un nouveau bateau en espérant faire vivre sa famille. Mais au début de la saison 1959, il est arrivé ce terrible accident. Je le raconte dans les moindres détails, avec toute la documentation que j’avais pu obtenir. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai classé tout ça et j’ai découvert des choses que je ne savais même pas moi-même, qui étaient sombrées dans l’oubli », explique l’auteur.
Le roman possède un fort aspect documentaire en incluant dans l’histoire des descriptions de bateaux, des articles, des photographies et des rapports de l’époque, notamment sur l’accident. « Il y a un peu de romance, mais c’est fidèle à la réalité. Dans l’introduction, je fais un résumé des huit générations d’Harvey qui nous ont précédés », mentionne le natif de l’Isle-aux-Coudres.
Se plonger dans ce drame survenu il y a presque 65 ans est aussi l’occasion pour le capitaine de revenir sur ses souvenirs d’enfant de goélette. « C’est pour raconter comment c’était à l’époque, parce que c’est vraiment maintenant trop loin pour que les jeunes générations aient une idée de ça. Ce que je raconte couvre l’histoire de 1950 à 1965. »
Même s’il a toujours eu de la facilité avec l’écriture, Marc Harvey trouve que « le mot écrivain est bien grand ». Il se définit davantage comme un raconteur. Et il ne compte pas s’en tenir à un seul projet littéraire. « J’en ai déjà un ou deux autres qui seraient prêts à lancer, mais on va faire flotter celui-là avant d’en mettre en chantier un autre », termine-t-il avec le sourire.
Le dernier voyage du Saint-Timothée est publié aux Éditions Charlevoix.
