L’eider à duvet, un habitué de nos reliefs rocheux

Par Michel Paul Côté 9:30 AM - 14 juin 2023
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Toute brune et abondamment rayée, les Eiders femelles se regroupent souvent pour surveiller les petits. Il est fréquent d’observer des groupes de 30 oisillons qui se déplacent sous l’oeil attentif des mères. Phot courtoisie

S’il existe bien un oiseau qui représente l’arrivée de la belle saison pour les habitués du bord du fleuve, c’est bien l’eider à duvet. Il se pointe en avril, et ne nous quittera qu’à l’automne. Il s’agit d’une espèce de canard plongeur de la famille des anatidés. C’est le plus gros de tous les canards.

Au Québec, on le retrouve le long du fleuve, entre Charlevoix et Rimouski, où se trouvent environ 12 sites de reproduction. La plupart de ces sites sont des aires protégées, surtout des îles, à accès restreint ou simplement interdit.

Nous sommes chanceux, car il est commun chez nous, et facilement observable. Il suffit de se rendre aux abords du fleuve, ils sont devant nous. La zone entre le phare de Cap-aux-Oies et Saint-Irénée constitue une vraie pouponnière pour cette espèce. Il s’observe aussi, en moins grand nombre, jusqu’à Baie-Sainte-Catherine.

Il y a quelques jours, sur la batture de Saint-Irénée, parmi les roches qui émergent à mer basse, ils étaient fidèles au rendez-vous, très nombreux, probablement plus de 40 individus. Le plumage blanc des mâles est très visible, et leur cri assez caractéristique. Un léger gémissement interrogatif, sans cesse répété.

Il est probable qu’ils ont inspiré quelqu’un au gouvernement pour la création des CPE au Québec. En effet, les femelles regroupent les petits qui sont au nombre de 4 ou 5 par femelle, et les accompagnent pendant les premières semaines de leur vie. On observe souvent plusieurs femelles qui gardent avec attention de 20 à 30 petits. L’espèce niche dans les herbes basses en bordure de l’eau, et  aime bien fréquenter les milieux rocailleux, se déplaçant lentement dans une eau peu profonde,  se nourrissant de moules. Les petits se nourrissent d’invertébrés trouvés dans les algues. 

Nous sommes actuellement en pleine période qui permet d’observer ces familles très unies.

L’eider à duvet mâle est évidemment facilement identifiable. C’est un gros canard, au cou assez fort. Il se reconnaît facilement car il est le seul canard aux côtés noirs et au dos et poitrine  totalement blanche. En vol, le dos et l’avant des ailes sont blancs. La tête est blanche, avec une calotte noire. La femelle, quant à elle, est totalement brune, avec des stries étroites et plus  claires. Les deux sexes montrent un front fuyant vers l’arrière.

Cette espèce fut longuement chassée pour la qualité de son duvet qui est assez unique et recherché dans les vêtements, édredons, oreillers, sacs de couchage. Heureusement, l’espèce est maintenant protégée. La récolte du duvet est effectuée par des spécialistes sur les sites de nidification, sans causer de préjudice aux eiders. Et l’utilisation du duvet est moins répandue que jadis, car le duvet est très dispendieux et difficile à trouver. Il faut dire que de nombreux produits synthétiques ont graduellement remplacé le duvet comme isolant. 

Ainsi, les îles aux Lièvres, l’île aux Fraises, les îles du Pèlerin, îles aux Basques et  île aux Pommes constituent des aires de protection qui assurent que l’espèce puisse se reproduire en toute tranquillité, à l’abri de la prédation et des chasseurs.

Profitez des mois de juin et juillet pour aller sur les côtes de Charlevoix. Vos chances d’observer ces beaux canards accompagnés de leurs petits sont excellentes.Bonnes observations.

Cours d’initiation sur l’observation des oiseaux

La SHEC (Société d’Horticulture, d’Ornithologie et d’Écologie de Charlevoix) offre à la population de Charlevoix des cours d’initiation à l’observation des oiseaux. Le premier cours porte sur le choix, l’ajustement et l’utilisation des jumelles, ainsi que sur les différents guides papiers disponibles.

Les cours sont offerts les samedis matin, à 10 heures, au pavillon d’accueil du parc du parcours des Berges de Clermont. Les deux premières dates sont le 8 et le 15 juillet. D’autres dates seront ajoutées au besoin au fur et à mesure des
inscriptions. Le coût est de 5$ par participant. Il faut réserver sa place par courriel au oiseauxcharlevoix@gmail.com

Les jumelles sont disponibles sur place pour le cours. Si vous possédez des jumelles, apportez les. nous pourrons les vérifier et, au besoin, les ajuster. 

Des nichoirs à Clermont

(MPC) Les nichoirs installés au parc du Parcours des Berges de Clermont ont rapidement trouvé des locataires. Plus de 20% des 55 nichoirs étaient déjà occupés à la fin mai, ce qui est surprenant pour une première saison. Il est possible que le taux d’occupation augmente encore légèrement. Un recensement exhaustif sera effectué en cours d’été, et la SHEC pourra communiquer en fin de saison les taux de succès, espèces nicheuses, mortalité, etc. Les élèves de l’école de St-Irénée ont à leur tour assemblé 12 nichoirs qui furent installés à la merveilleuse ferme du Ruisseau Jureux Saint-Irénée, propriété d‘Estelle et d’Étienne. L’activité fut grandement appréciée par les élèves qui ont fièrement signé chaque nichoir.  Ainsi, en allant chercher vos légumes frais, vous pourrez voir les nichoirs et constater l’activité. Pour l’instant, on n’a observé que l’hirondelle bicolore, mais il s’agit d’un milieu très propice pour attirer le merlebleu. Les élèves de Rébecca Ouellet étaient très fiers de se faire photographier avec leurs nichoirs. Ils iront sûrement voir ce qu’il advient de leurs nichoirs en allant souvent se procurer des légumes frais à la Ferme du Ruisseau Jureux. Merci à Étienne et Estelle. À suivre.

Les élèves de Rébecca Ouellet étaient très fiers de se faire photographier avec leurs nichoirs. Ils iront sûrement voir ce qu’il advient de leurs nichoirs en allant souvent se procurer des légumes frais à la Ferme du Ruisseau Jureux. Merci à Étienne et Estelle

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