Le film Les oies de Jean Paul Riopelle du Dr Jean-Luc Dupuis en sélection officielle au Festival international du film sur l’art

Par Émélie Bernier 12:00 PM - 12 mars 2023 Initiative de journalisme local
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Jean-Luc Dupuis est lui-même fasciné par les oies blanches. «C’est sûrement moi qui ai la plus grosse banque d’images d’oies… J’ai passé des heures et des heures à les filmer…», dit-il. Image tirée du film Les oies de Jean Paul Riopelle, courtoisie

Le documentaire  de Jean-Luc Dupuis, Les oies de Jean Paul Riopelle, sera projeté en première canadienne dans le cadre du Festival international du film sur l’art (FIFA) le 15 mars à Québec puis à nouveau le 19 mars  au Théâtre Outremont à Montréal. Le film fait également partie de la sélection officielle du festival, une consécration pour celui qui se qualifie de «  réalisateur instinctif ».

Jean-Luc Dupuis se pince encore. « Je n’en reviens pas de la grande chance que j’ai que le film ait été sélectionné à la fois pour faire partie des événements du centenaire de Riopelle et par le FIFA.  Je ne le voyais pas venir! », lance-t-il.

Le documentaire s’articule autour de la grande oie blanche, sujet de fascination du peintre Jean Paul Riopelle et motif récurrent dans son œuvre.

« La Fondation Riopelle m’a proposé de faire un documentaire sur Riopelle et l’Ile-aux-Oies après avoir vu mon autre film, L’Ile-aux-Oies. Je me suis morfondu pour savoir comment aborder le sujet. Finalement, j’ai choisi de faire une recherche sur l’intérêt de Riopelle pour la grande oie blanche. Je suis allé à la recherche de mes sherpas et j’ai été béni des dieux », décrit-il avec fierté.

Jean Paul Riopelle. Image tirée du film Les oies de Jean-Paul Riopelle, courtoisie

Sa ribambelle de «porteurs» est en effet impressionnante. «J’ai le point de vue de la fille avec Yseult Riopelle, le point de vue de l’épouse avec Huguette Vachon,  le point de vue autochtone avec Guy Sioui, le point de vue du collectionneur avec André Desmarais, du galeriste avec Simon Blais, de l’artiste avec Marc Séguin, d’une intellectuelle, Lise Gauvin… Nouer des liens avec tous ces gens-là, ça ne s’improvise pas! »

Il tient à préciser que le film n’aurait pas existé sans la collaboration de l’artiste Suzie Gagnon. «Non seulement on lui doit la trame sonore, mais elle a été la femme orchestre comme adjointe à la production son talent est immense. »

Il qualifie l’œuvre de « poésie visuelle et sonore ». « C’est ma façon de voir ça. J’ai fait un doc comme les autres n’en font pas, je ne suis pas dans le moule. Je voulais dès le début que ce soit un film d’archives pour faire connaître Riopelle et la grande oie blanche. J’ai travaillé fort. Il faut que Riopelle devienne une grande icône comme Maurice Richard! »

En prenant l’angle animalier, il souhaite que l’œuvre « pénètre » les jeunes. «Je l’ai fait d’une façon que je connais, par les animaux. Les jeunes aiment toujours ça et ils sont fondamentaux si on veut pérenniser l’œuvre de Riopelle. J’espère que le film va circuler dans les écoles. »

D’ici là, il savourera pleinement l’aventure du Festival international du film sur l’art. « Quand le FIFA m’a fait venir à son bureau pour me dire «  tu es sélectionné », les genoux m’ont plié. Ça donne tout un coup! Et puis on m’a dit « tu vas être au Théâtre Outremont à Montréal. C’est le lieu de mon enfance, je suis né là et aujourd’hui, je retourne dans la salle mythique où à 14, 15 ans, j’allais voir des films… »

Il se retient toutefois de trop s’enfler la tête. « Ça fait longtemps que je fais des films, j’ai commencé il y a 11 ans et celui-ci est le 10e.  Ça n’existe pas, dans l’histoire de Charlevoix,  se rendre au FIFA, c’est unique et pour moi , c’est une consécration. Mais ce qui est important est que les jeunes de Charlevoix, qui essaient de balbutier du vidéo, voient que tout est possible. En toute humilité, je ne suis pas un réalisateur de carrière, mais j’ai fait mon « best »», conclut-il.

Une projection du documentaire dans Charlevoix est prévue en juin.

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