La résidence pour personnes âgées “Maison au Petit Bonheur” de Saint-Fidèle fermera en juillet

Par Emelie Bernier 1:33 PM - 10 mars 2022
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La Résidence au Petit bonheur est sise dans l’ancien presbytère de Saint-Fidèle. L’avenir du bâtiment sera discuté lors d’une éventuelle rencontre citoyenne. Photo courtoisie Bruno Savard

La résidence pour personnes âgées La Maison au Petit Bonheur, sise dans l’ancien presbytère de Saint-Fidèle, fermera à son tour ses portes en juillet, confirmant les craintes de l’exécutif du Parti québécois exprimées plus tôt cette semaine et par le fait même la fragilité des OBNL qui tiennent à bout de bras ces organisations.

La décision de fermer les livres est crève-cœur, surtout pour les résidents. Quelques-uns, anciens locataires d’une résidence du même type à Saint-Siméon, ont d’ailleurs déjà subi pareil sort. L’annonce a été particulièrement pénible à faire pour les gestionnaires.

«On avait eu une rencontre l’automne passé pour les aviser que nous envisagions la possibilité de fermer. Puis on leur a confirmé récemment qu’on allait dans cette voie-là. Sur le coup, il y a eu un silence de mort, puis des larmes. Ils sont bien, ils ne souhaitent pas s’en aller. C’est un autre déracinement», confie Julienne Tremblay, trésorière du conseil d’administration.

La difficulté à boucler le budget en respectant la capacité de payer des pensionnaires, la pénurie et le traitement des ressources humaines et l’essoufflement des bénévoles sont parmi les raisons qui expliquent la décision de fermer. «Nos salaires ne sont élevés. Avec le 4$ de l’heure supplémentaire de la prime COVID, ça passe encore, mais ça va finir et après,  c’est le salaire minimum… Nos employées sont extraordinaires, mais on n’en a pas assez. Elles ont de la misère à prendre des congés. On va les comprendre d’aller dans une job moins exigeante, mieux payée », ajoute Mme Tremblay.

Le roulement de la clientèle fragilise l’équilibre budgétaire. « Si on pouvait avoir de l’aide juste pour assurer un revenu mensuel garanti, peu importe le nombre de résidents, on serait moins à risque, mais là, la moindre petite vague est difficile à encaisser et on ne peut pas mettre le poids sur les résidents » , ajoute la trésorière qui a même personnellement acheté un billet de loto, espérant gagner pour renflouer les coffres.

Photo Pierre Rochette.

Présentement, les résidents, leurs familles et le personnel du CIUSSS travaillent à trouver des alternatives pour les 9 résidents de la RPA de type résidence intermédiaire. « Il faut que tout le monde soit d’accord et il n’y a pas tant d’alternatives », indique Mme Tremblay.

L’histoire de la Résidence Au gré du temps et de plusieurs autres semble se répéter. « Ça fait 36 ans que l’institution existe. Ça été créé pour offrir un service dans la communauté, reconnaître nos bâtisseurs. Là, l’orientation gouvernementale est que les gens demeurent à domicile. On n’a pas d’aide et on n’y arrive plus », résume Bruno Savard, conseiller municipal à La Malbaie et vice-président du conseil d’administration.

L’avenir du bâtiment n’est pas encore connu. « Il appartient à l’Association d’entraide Vivre chez nous, qui est l’OBNL qui gère la résidence.  Notre intention est d’avoir une rencontre avec les gens de Saint-Fidèle et ils décideront ce qu’on en fait . Pour nous, ça doit revenir à la communauté», conclut Julienne Tremblay qui espère de tout cœur que tous les résidents trouveront un nouveau toit adéquat. « On aime nos résidents. Ce n’est pas facile. Je ne pensais pas vivre ça… »

Le maire de La Malbaie a réagi en disant « toujours trouver malheureux d’assister à une fermeture. J’espère que les personnes concernées et leurs familles seront bien encadrées », dit Michel Couturier.

Il ajoute qu’il est « de plus en plus difficile d’opérer ces résidences avec les exigences et obligations fixées par le gouvernement et que ce n’est pas dans le mandat des villes et des municipalités de les soutenir».

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