Le comité exécutif du PQ déplore la fermeture du tiers des résidences privées pour aînés de Charlevoix

Par Emelie Bernier 1:38 PM - 9 mars 2022
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Lucien Rodrigue. Courtoisie

Membre du comité exécutif du PQ dans la circonscription Charlevoix Côte-de-Beaupré, le médecin Lucien Rodrigue appelle à juguler la saignée dans le secteur des résidences privées pour aînés (RPA) de type OBNL. Outre la vitalité des municipalités concernées par ces fermetures, la santé même des aînés est mise en péril, selon le médecin.

Le comité exécutif a dressé un tableau peu reluisant de la situation, rappelant que Saint-Siméon a particulièrement été touché par les fermetures, tour à tour, des résidences Charlevoisine 2000 et Au clair de Lune. Dans le MRC de Charlevoix, les fermetures des résidences Panoramique troisième âge de Baie-St-Paul et Au gré du temps de Saint-Urbain et l’annonce récente de celle de la Maison d’hébergement Jocelyne Côté dressent un portrait guère plus enviable, selon M. Rodrigue. 

Une résidence de Saint-Fidèle, Au petit bonheur, serait « sous respirateur artificiel ». « La résidence la Noyée de Notre-Dame-des-Monts peine à maintenir les services à grand renfort de bénévolat et finalement la situation n’est guère plus enviable du côté de la corporation des Patriotes de Clermont et du Domaine La Seigneurie de La Malbaie », résume le médecin.

« Il y a déjà autour de 80 places pour personnes âgées qui sont perdues ou sur le point de l’être. Il faut que ça arrête et que la situation soit prise en charge. Ce sera un point au programme de notre candidate ou de notre candidat aux prochaines élections », précise M. Rodrigue. L’identité du représentant du parti n’est pas connue à ce jour et M. Rodrigue, qui pratique toujours la médecine en tant qu’urgentologue, n’est pas tenté par l’aventure.

Les avantages des petites RPA

Les petites résidences pour aînés présentent des avantages non négligeables pour leur clientèle, selon le médecin. «Elles sont dans les localités originelles des aînés. Elles ont été choisies par les patients, qui veulent rester dans leur milieu, et leurs familles. C’est plus facile pour les proches de leur rendre visite et c’est beaucoup moins déstabilisant pour les aînés qui demeurent dans leur milieu, ont souvent des affinités avec les travailleurs, les autres pensionnaires… Ce n’est pas la même chose dans les grosses résidences. Et c’est certainement moins onéreux », analyse-t-il.

L’activité physique y est selon lui plus accessible. « C’est très favorable au point de vue bio-psycho-social. C’est plus facile quand l’aîné est dans un milieu qu’il connaît. Il peut aller faire son tour à l’épicerie, au bureau de poste, à la caisse… Une plus petite résidence facilite les déplacements à l’intérieur des murs. Une RPA dans une communauté vitalise également l’occupation du territoire en créant des emplois», explique-t-il.

Encore faut-il que ces emplois soient attrayants. « C’est clair que le principal problème en est un de main d’œuvre. Il faut sécuriser celle en place avec des salaires bonifiés, pérennisés et compétitifs. C’est la première chose qui doit être faite », insiste-t-il.

Les RPA gérées par des OBNL devraient également pouvoir bénéficier de soutien gouvernemental pour le maintien de leurs infrastructures, entre autres.

Appelant à « stopper l’hémorragie », le représentant de l’exécutif du comté estime que la Maison des Aînés n’est pas la panacée. « Ils vont avoir de la difficulté à trouver du personnel. Il risque d’y avoir encore une ponction dans les RPA existantes et ça va aggraver la situation. Les besoins d’hébergement ne vont pas aller en diminuant, les populations sont vieillissantes, il faut régler la problématique en permettant aux petites RPA de tirer leur épingle du jeu et d’offrir une alternative aux aînés de la région », dit-il, invitant la députée Emilie Foster à prendre la balle au bond. « Les prochains mois seront déterminants et la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré doit faire preuve d’initiative. Nous sommes convaincus que l’offre d’hébergement dans les résidences privées pour aînés doit être une pierre angulaire des grands chantiers visant l’amélioration du réseau de la santé, conclut-il.

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