Un hélicoptère sur la table de la STQ pour la traverse Isle-aux-Coudres-Saint-Joseph-de-la-Rive

Par Karine Dufour-Cauchon 10:09 AM - 15 Décembre 2021
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La Société des traversiers du Québec envisage l’utilisation d’un hélicoptère pour désenclaver l’Isle-aux-Coudres dans un scénario où le service de traversée entre L’Isle-aux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive serait hors d’usage.

La société d’État procède actuellement à un appel d’offres pour assurer ce service de traverses aériennes sur demande «dans le cas très peu probable où il y aurait interruption du service de traverse maritime», explique le porte-parole Simon Laboissonnière.

Aucune problématique particulière n’est à l’horizon, assure-t-il. C’est une mesure de planification pour prévoir «un plan de relève robuste» si la situation se présente.

«Aucuns frais supplémentaires ne seront encourus par la STQ si le service aérien n’est pas utilisé, il s’agit d’une mesure qui sera utilisée dans des situations exceptionnelles seulement. Il s’agit d’une pratique présente dans d’autres traverses desservant des communautés enclavées ou éloignées. Notre objectif demeure d’assurer un service fiable et planifié pour les communautés locales» ajoute-t-il dans une missive au journal.

Inquiétudes chez les insulaires

Des résidents de L’Isle-aux-Coudres ont partagé leurs inquiétudes et leurs interrogations suite à cette nouvelle d’une possibilité d’un transport héliporté de rechange.

La Société des traversiers du Québec n’a-t-elle pas assez confiance en son traversier cet hiver? C’est ce que se demande Annie Desgagnés, citoyenne de L’Isle-aux-Coudres avec une condition médicale qui lui demande de traverser entre les deux rives au minimum trois fois par semaine.

«Des bris de services cet hiver, on va en avoir. Avec un seul bateau, pas adapté à nos conditions hivernales, c’est sûr que cela va se produire. On veut savoir. Cet hélicoptère-là va-t-il me reconduire à l’Hôtel Dieu de Québec? Qu’est-ce qui va se passer? Je trouve ça vraiment insécurisant. Pour ceux qui n’ont pas un état de santé précaire ont aussi des questions. Les travailleurs vont-ils être reconduits à leur travail? Vont-ils faire le taxi? On exagère, mais ce sont des questions que l’on soulève», témoigne-t-elle.

Francis Boudreault, vice-président de Tourisme Isle-aux-Coudres, partage la crainte de la citoyenne. Lui se demande comment un service héliporté pourrait assurer le ravitaillement des commerces de l’île charlevoisienne.

«Nos membres voient cet appel d’offres là et ne trouvent pas ça du tout rassurant. Nos commerces s’inquiètent de voir arriver leurs marchandises au compte-goutte par hélicoptère lorsqu’il y aura trop de glace, ou bien un bris de bateau. C’est complètement insensé. Pour de l’urgence médicale, on en conviendrait, mais pour une population et ses travailleurs, ça n’a pas de bon sens», soutient-il.

De son côté, le maire de L’Isle-aux-Coudres, Christyan Dufour, se fait plus confiant.  Il réitère qu’il s’agit d’un scénario de dépannage, un plan «b+».

«On le sait que ça se fait dans d’autres territoires enclavés au Québec. Si le bateau a un gros bris mécanique, qu’il y a un gros temps d’attente, l’hélicoptère serait le «backup» en attendant que l’autre bateau arrive. Ça serait un service de transport en cas d’urgence. Ça ne serait toutefois pas pour les soins d’urgence, ça, c’est le CIUSSS qui s’occupe de cela. On sait que c’est un plan de dépannage sur le court terme. On ne peut pas faire ça une semaine de temps» rappelle-t-il. 

Selon lui, le scénario d’un hélicoptère comme solution de rechange est sur la table depuis deux à trois ans.

L’appel d’offres a été déposé le 6 décembre 2021. La fin de réception des soumissions se fera le 20 décembre.

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