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Par Dave Kidd 3:23 PM - 28 septembre 2021
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Je ne reprendrai pas tout ce qui a été dit sur l’utilité de la récente élection fédérale. Je n’irai pas non plus dans ce qu’on aurait pu faire avec cet argent qui a servi à un merveilleux copier-coller ou presque de la composition de la Chambre des communes. Je vais vous parler de mon manque.

J’étais en congé lorsque la campagne a commencé. En fait, j’ai repris le boulot deux semaines avant le vote. J’ai passé l’été au golf. Je ne suis pas très original avec ma réponse. Vous le savez probablement tous et toutes que j’entretiens une relation intense avec ce sport.


Revenons aux élections… et au golf. À l’exception de quelques échanges avec M. Fortin, un bon péquiste très parlable, je n’ai échangé avec personne sur le sujet durant l’été. La seule autre fois où j’ai entendu parler de la campagne électorale, c’est aussi sur la terrasse d’un club de golf. Quatre hommes dans la soixantaine avancée se disaient qu’ils avaient voté de toutes les couleurs depuis 20 ans. Je me suis dit «la chicane va prendre». Il y en a un qui va défendre les bleus ou les rouges. Rien pantoute. Quand le ton a levé, c’était pour commander une autre tournée…


Mes enfants ne m’ont pas parlé de la campagne électorale. Ma fille, oui. Le jour J. C’était son premier vote à une élection. Une couple de questions techniques sans plus. Le lendemain, elle m’a expliqué son choix et ses arguments. Elle veut devenir avocate. Donc, elle argumente. Mon fils n’a pas la langue dans sa poche non plus, mais il n’avait rien à dire sur la campagne cette année.


C’est un peu ça qui semble avoir frappé bien des électeurs. Pas grand-chose à dire sur cette campagne. Au fédéral, le chef fait 90 % du show. Alors s’il se goure, ses candidats écopent. Et lorsqu’il frappe un coup de circuit, c’est facile pour son représentant de faire le tour des buts.

Donc, un moment donné, j’apprends qu’on veut changer le nom de la circonscription. Remarquez que n’importe quoi d’autre ferait mon affaire. Je ne renie pas les endroits qui composent le nom, mais avouons que c’est long. Était-ce vraiment le moment de faire cette proposition? Pas certain. Véronique Laprise aurait pu lancer cette idée dès son investiture.


La députée sortante a fait tout juste ce qu’il fallait durant sa campagne. Caroline Desbiens regardait des deux côtés avant de traverser. Elle n’a pas dû voir grand danger de la façon dont elle a été en mesure d’occuper presque tout l’espace sur le terrain. Les grands thèmes du Bloc comme l’assurance-emploi et « ce qui est bon pour le Québec » ont pris le haut du pavé. Elle n’a pas eu besoin de sortir des promesses à l’emporte-pièce pour faire réagir sur sa page Facebook.


Mon manque est celui des engagements. Des engagements concrets. Internet, crisse, on vas-tu en revenir? Ça progresse lentement. On le sait. On va finir par l’avoir tout partout à grands coups de subventions. On peux-tu passer à autre chose? Quand j’entends internet sortir de la bouche d’un politicien, je me demande qui il essaie de convaincre.
17 millions $ ont été investis à La Malbaie pour de la fibre optique, internet et le cellulaire parce que le G7 se tenait là. À moins de 2 km de la centrale de Bell, dans le secteur du Plateau, on a encore de la misère à recevoir un appel. Donc, la promesse d’internet, s’il vous plaît, on se calme.

Moi, j’aurais voulu entendre de vrais engagements. « J’ai les contacts pour attirer telle entreprise ou obtenir tel investissement du gouvernement. Tel chef d’entreprise m’a dit qu’il regardait par ici. Appelez-le, il va vous le dire». Des affaires de même. Des affaires qui parlent au monde. Des projets qui soulèvent un peu de passion. Trop ou pas assez de PCU, on en a assez parlé aussi.


Chaque fois que je faisais des entrevues ou des articles sur l’assurance-emploi, des chefs d’entreprises m’appelaient pour me dire : « ça ne te tente pas de dire qu’on cherche du monde. On peut les faire travailler l’année». Eux, leur réalité ne passe pas par une réforme du programme.


Je comprends ceux qui occupent un emploi saisonnier et qui, malgré des démarches, ne trouvent rien l’hiver. L’assurance-emploi, c’est vital pour eux. Et oui, les critères ont été resserrés.


Avec le nombre de commerces qui ont été forcés de réduire les heures d’ouverture cet été faute de personnel, me semble que la lutte au déclin démographique devrait être au cœur de toute l’action politique.


Aujourd’hui, je parlais du manque d’engagements. Ça ne me tente pas d’écrire que la circonscription en vienne à s’appeler Québec-Beauport-Côte-de-Beaupré-Ile d’Orléans-Charlevoix-Haute-Côte-Nord parce que nous ne sommes plus assez nombreux !

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