La grande séduction

Par Dave Kidd 8:32 AM - 22 septembre 2021
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C’est un secret de Polichinelle : la politique me passionne. La période de mise en candidature aux élections municipales est ouverte, il ne m’en fallait pas plus pour devenir « coach de campagne ».

Au fil des années, j’en ai entendu de toutes sortes en couvrant des campagnes électorales. Et, puisqu’on n’a pas deux chances de faire une bonne première impression, voici quelques conseils pour ceux qui ne savent pas par où commencer.

L’erreur la plus coûteuse est celle de la personne qui tente d’en être une autre en prétendant tout savoir et en ayant une réponse à tout. Il faut savoir écouter. Prendre le pouls des électeurs est aussi important que de tenter de les convaincre.

Les promesses

C’est le royaume du n’importe quoi. Asphalter un bout de route, assainir les finances publiques, améliorer le fonctionnement à l’hôtel de ville et le fameux « quand je serai élu, je vais régler ton problème » reviennent souvent. La plupart ne sont pas vraiment tenues. La volonté n’est pas en cause, mais les réalités d’un conseil municipal risquent de reléguer vos bonnes intentions à un rang inférieur que celui anticipé.

L’asphalte

Ce précieux bitume est toujours d’une redoutable efficacité. Qui n’en veut pas sur la route qui mène à sa résidence? Je ne veux pas être plate, mais les travaux sont planifiés et, souvent, ils découlent d’une subvention. Il est vrai que votre demande sera entendue, mais à moins d’un programme spécial, elle passera à son tour. Pas avant. Il faut savoir aussi que dans le budget régulier d’une municipalité, il ne reste pas une grande marge de manœuvre pour couvrir les engagements de tous les élus.

Les finances

Oh là, là. Ça, c’est du sport. Impossible d’honorer cet engagement sans couper dans les services. Le coût des biens et services augmente annuellement. Un imprévu est si vite arrivé. Je vous épargne la nouvelle convention collective et le début du remboursement d’un règlement d’emprunt. Les municipalités n’ont pas encore l’autorisation d’imprimer du fric, ce qui fait que votre engagement ne sera pas rempli.  Vous vous en sortirez, comme les autres, en disant que l’état des finances est tel qu’on ne peut pas bouger cette année… sans couper dans les services.

Il serait préférable de parler de saine gestion des deniers publics et d’éviter le gaspillage. La mode est au vert. Lutter contre le gaspillage, c’est tendance.  Glisser le mot intégrité dans l’échange ne nuit pas non plus.

Pour le service aux citoyens, les mots magiques sont
efficience et synergie.  N’arrêtez pas de lire, ce sera court. Promis. Qui est en faveur de la contre-productivité et la perte de contact entre les départements? Aucun payeur de taxes. Le dossier est réglé.

Autre conseil pratique: ne parler pas en mal de votre opposant. Pendant que vous faites ça, vous n’avancez pas vos idées. Les chances que les électeurs retiennent une mauvaise image de vous sont très élevées. Dites simplement que vous ne le connaissez pas personnellement et que vous le respectez.

Maintenant que le lexique est connu, abordons le contact.

L’attitude est primordiale. Le dosage entre assurance et confiance est important.

Trop de confiance vous fera passer pour quelqu’un de suffisant. Le monde n’aime pas ce type de personnalité.

Si vous êtes à l’aise avec une chemise et une paire de jeans, présentez-vous ainsi. Un veston et une cravate vous emprisonneraient si vous n’êtes pas habitués. Restez naturel.

Selon moi, le contact direct avec les électeurs est plus fiable qu’un like sur un réseau social.

Vous saurez en refermant la porte de sa résidence si vous pouvez compter sur cet électeur le jour du vote. Le réseau social est aussi important pour promouvoir l’action et les messages politiques.

Il faut se rappeler que c’est la personne derrière son Facebook qui doit aller voter. Le vote électronique n’est pas encore adopté pour les scrutins municipaux.

Dans les MRC de Charlevoix et de Charlevoix-Est, il n’y a pas d’équipe qui se présente sauf à Saint-Siméon.

Les candidats et candidates sont donc indépendants. Toutefois, les affinités
avec les aspirants maires ou encore les maires qui seront réélus sans opposition aident et nuisent. Il faut utiliser l’appui reçu avec parcimonie selon la résidence visitée et le donneur dudit appui. C’est d’abord votre campagne.
Ne l’oubliez pas parce qu’on pourrait vous demander un retour d’ascenseur plus vite que vous ne le croyez.

Une campagne électorale c’est très stimulant. C’est une formidable expérience. D’ici la tenue du scrutin, vous
risquez de vous coucher
perdant un soir et de vous réveiller gagnant le lendemain. Beaucoup d’émotions jusqu’à la toute fin. Et encore plus pour les quatre prochaines années si vous l’emportez !

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