Les endeuillés de la COVID-19 : se souvenir de Clémence Dallaire Gravel

Par Karine Dufour-Cauchon 11:15 AM - 21 mars 2021
Temps de lecture :

Clémence Dallaire-Gravel (14 mai 1924 – 28 octobre 2020) n’aura pas atteint le siècle de vie souhaité, mais elle aura eu le temps de marquer les mémoires

Originaire de Pointe-au-Pic, Clémence Dallaire-Gravel était une «bonne vivante». Elle a quitté ce monde dans de tristes circonstances alors que le virus s’est invité dans sa chambre de l’Hôpital de La Malbaie en octobre.

Mme Dallaire-Gravel, qui s’est éteinte à l’âge vénérable de 96 ans, manquera définitivement à ses 6 enfants, 12 petits-enfants et 6 arrière petits-enfants. L’une de ses filles, Thérèse Gravel, raconte que sa mère adorait être entourée «de son monde».

«C’était une bonne personne, une bonne maman et une bonne amie. Elle avait de l’écoute!», L’aïeule voulait vivre un siècle. N’eût été la COVID-19, elle y serait peut-être parvenue. «Son but, c’était de vivre jusqu’à 100 ans. Si elle n’avait pas eu ce virus-là, peut-être qu’elle aurait vécu jusque-là. Ça s’est terminé d’une triste façon», évoque sa fille. La mère de Thérèse habitait une résidence de Baie-Saint-Paul quand la pandémie a commencé. Privée de visite pendant trois mois, il lui était difficile de ne pas voir son entourage pour s’égayer l’esprit. Puis, elle a dû être hospitalisée à Baie-Saint-Paul.

«On voulait qu’elle se rapproche de ses enfants, relate Mme Gravel. Nous avons alors fait des démarches pour qu’elle soit transférée à La Malbaie. On la pensait en sécurité. Et l’éclosion est arrivée. Elle n’a pas été chanceuse. Elle est entrée au mois d’août. Elle est en ressortie au 15 octobre pour le CHSLD Saint-Augustin de Québec, car ils ne pouvaient plus la garder à La Malbaie. Le matin, on nous offrait de la déplacer une autre fois, cette fois-ci dans les nouvelles places de Baie-Saint-Paul. Deux heures plus tard, on nous disait qu’un transfert n’était plus possible, «que le médecin allait nous rappeler». C’était le 28 octobre, le jour de son décès.»

Les Gravel se rappelleront toujours des grandes tablées et des piqueniques rassembleurs organisés par leurs parents, Clémence en tête. «Ma mère aimait sortir faire de grands pique-niques. On avait une tante qui avait une grande maison de campagne. Quelqu’un nous passait son camion, car nous n’avions pas d’auto dans le temps. On embarquait et on s’en allait chez «matante» Germaine. C’était vraiment agréable!», se rappelle sa fille.

Une panoplie de souvenirs restent gravés dans le cœur de ses proches. «Maman était bien heureuse dans ce temps-là, quand elle avait toute sa petite famille autour d’elle. Ça comptait beaucoup pour elle. Elle aimait recevoir son monde, avoir sa famille proche d’elle. Elle aimait faire des tablées à n’en plus finir, avec toutes sortes de mets, des desserts… Elle cuisinait si bien», se remémore Thérèse Gravel, émue.

La dame, qui aimait chantonner sans prétention, n’est plus aujourd’hui. Elle inspire toutefois encore ses proches à demeurer accueillants, bienveillants et, surtout, généreux.

Partager cet article