La réouverture du Cinéma La Malbaie le 26 février incertaine

Par Emelie Bernier 11:26 AM - 17 février 2021
Temps de lecture :

Claude Lavoie

 

François Legault a annoncé en grandes pompes que les cinémas pourraient rouvrir le 26 février, juste à temps pour la semaine de relâche. Au Cinéma La Malbaie, cette nouvelle a apporté presque davantage de questions que de réponses et l’annonce de la réouverture attendra. Si elle vient.

« Pour l’instant, on ne sait pas si on va rouvrir ou pas. Un couvre feu à 20h, pas le droit de vendre du lunch, est ce que ça vaut la peine? Ici, ça veut dire qu’on ne peut pas faire de représentation en soirée. On a des clients qui viennent de Baie-Saint-Paul, ils doivent se rendre avant 8h chez eux? C’est impossible », lance le copropriétaire Claude Lavoie, visiblement déçu de la teneur de l’annonce du mardi 16 février.

La question de la semaine de relâche le taraude aussi. « Oui, on pourrait mettre des films d’animation l’après-midi pour les jeunes, mais les gens ont envie d’être dehors. Traditionnellement, à la relâche, c’était beaucoup les grands parents qui venaient avec les petits enfants, mais là, ils ne peuvent pas les garder! Ils ne les emmèneront pas au cinéma », ajoute M. Lavoie.

L’interdiction de vendre du pop corn et autres liqueurs, l’obligation de remettre, au frais de l’entreprise, des masques de procédures aux clients et d’assurer une surveillance du comportement des cinéphiles dans la salle de projection sont aussi des freins à l’enthousiasme de la réouverture.

«Le gouvernement met des conditions qui n’ont pas d’allure. Si le couvre feu avait été à 21h30,  tu as la possibilité de mettre ton film à 18h30, 19h. Les films de 2h, c’est fréquent. On a une petite marge de profit sur les entrées en salle, mais le lunch, c’est le gravy! Sans ça, est-ce que ça vaut la peine?»

Le volet « cinéma » de l’entreprises, qui compte un club vidéo et un salon de quilles, a reçu de l’aide financière notamment de Téléfilm Canada et de l’AERAM (Aide aux entreprises en régions en alerte maximale). Des deniers viendront aussi éventuellement de la SODEC. Ce n’est pas le cas des autres activités de l’entreprise.  « Le salon de quilles, on n’a aucune aide. O$. On n’a pas d’association forte comme avec le cinéma. Réussir à parler a du monde responsable quand tu es tout seul, c’est comme aller à la cour, sans avocat. Et quand ça va recommencer, on va perdre du monde. Nos clients plus âgés vont avoir peur de sortir », croit M. Lavoie.

Les temps sont durs pour l’entreprise. «On tient ça à bout de bras, on encourage le monde à continuer, mais ça va faire bientôt un an. C’est pas très motivant, disons », dit-il.

Pour l’instant, la décision d’ouvrir ou pas le cinéma à partir du 26 février n’est pas arrêtée. «Dans les circonstances, on va perdre plus qu’à ouvrir qu’à rester fermé. Je ne pense pas qu’on va ouvrir si ça reste comme ça, mais on attend de voir », conclut Claude Lavoie.

Partager cet article