Il y a plus de 20 ans, un colloque a été organisé à Baie-St-Paul, à l’initiative de gens de la place, en vue de sauvegarder le caribou de Charlevoix. Le ministère de l’Environnement et de la Faune (nom du ministère à cette époque) a alors élaboré un plan de gestion de 5 ans pour le caribou de Charlevoix (d’autres plans du genre ont suivi par la suite) dont voici les objectifs:
1- S’assurer que l’effectif de la harde se maintient à au moins 100 caribous ;
2- Viser une augmentation graduelle de l’effectif de la harde de 5 % par année environ ;
3- Identifier et protéger les habitats requis pour garantir au caribou la présence des éléments essentiels à son cycle vital
Le plus important de ces objectifs dont dépendaient les deux autres est le troisième soit celui concernant la protection des habitats requis pour garantir au caribou la présence des éléments essentiels à sa survie. Objectif complètement raté!
Au contraire, on a continué les coupes forestières à grande échelle sans se soucier de la faune dont le caribou. Des chemins d’accès de plus en plus nombreux se sont alors ajoutés au cours des années dans le massif des Laurentides de Charlevoix dont plusieurs pour le développement des éoliennes (sans trop de souci encore là pour le caribou), chemins se transformant en autant de couloirs d’accès facilitant le déplacement pour le principal prédateur du caribou, le loup! En résumé, le loup a le dos large mais c’est bien les humains avec leur mauvaise gestion du territoire subordonnée aux impératifs économiques qui vont finalement être responsables de la disparition prochaine du caribou forestier de Charlevoix, réintroduit pourtant avec fierté dans notre région de 1969 à 1972 (il en resterai seulement une trentaine!). Très triste mais prévisible car notre espèce est trop vorace ! Si notre harde avait autant de pouvoir de lobbying que certains groupes de promoteurs dans notre région, peut-être aurait-elle une chance!
Martin Bouchard
Baie-Saint-Paul
