Grève illimitée : les éducatrices de Charlevoix ne lâchent pas

Par Lisianne Tremblay 11:54 AM - 25 septembre 2020
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Valérie Deschênes au centre de la photo a participé à la manifestation le 22 septembre devant le parlement.

La grève illimitée se poursuit depuis cinq jours pour les responsables des services de garde en milieu familial, qui souhaitent être mieux reconnus pour le travail effectué auprès des enfants.

« C’est important d’être solidaires et de poursuivre la grève jusqu’à ce qu’il y ait une entente, a commenté Valérie Deschênes, responsable d’un service de garde éducatif aux Éboulements. Ce n’est pas facile étant donné que nous n’avons pas de fond de grève. Nous ne sommes pas payées durant la grève ni par les parents ni par la subvention. L’important pour nous, c’est que toutes les tâches reliées à notre travail soit reconnues à leur juste valeur, ce qui n’est pas le cas présentement. On veut être valorisées puisque c’est important ce que nous faisons pour le développement des enfants. On forme les adultes de demain. »

Les négociations se poursuivent entre la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) et le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe. Mme Deschênes a participé à la manifestation devant le parlement Québec le 22 septembre avec une dizaine d’autres éducatrices de la région. Environ 300 personnes y ont participé. Les éducatrices, qui sont en majorité des femmes, ont aussi eu l’appui d’organismes communautaires qui militent pour leur cause et l’égalité des femmes.

Les deux parties ne s’entendent pas sur le montant qu’elles gagnent. « Le ministre Lacombe nous offre des petites gommes avec un salaire de 12, 83 $/ heure, ce qui est moins que le salaire minimum, déplore l’éducatrice. Il dit que nous gagnons 51 000 $ (en moyenne) alors que ce montant exclut les frais que nous payons pour l’épicerie, les produits d’entretien et les activités pédagogiques. Nous demandons le même salaire que gagne une éducatrice en CPE, qui n’a pas d’expérience (échelon 1), soit 16, 75 / h. Je fais ce travail parce que j’aime les enfants et que c’est une passion pour moi. J’ai hâte d’ouvrir à nouveau et de revoir les enfants et leurs parents, mais il faut penser à l’avenir. »

Elle ne comprend pas pourquoi le ministère de la Famille leur demande d’en faire plus alors qu’en retour il ne veut pas augmenter leur salaire. Par exemple, les éducatrices doivent fournir un portrait de l’évolution de l’enfant. Elles ont aussi des comptes à rendre et sont supervisés par un agent de conformité qui effectue des visites surprises dans leur milieu.

« On est ouvert 10 heures par jour et là-dessus je ne compte pas mon temps pour faire l’épicerie, poursuit Mme Deschênes, qui a ouvert son service de garde il y a huit ans. Je fais même des repas à l’avance le dimanche pour avoir plus de temps pour des activités pédagogiques avec les enfants. J’aurais aimé qu’il y ait une entente avant cela parce que nous avons fait une grève tournante de 18 jours. Ils ont commencé à négocier dans les dernières journées de la grève tournante. J’espère qu’on aura une entente et que l’aspect salarial se règle plus rapidement. Je ne lâcherai pas. »

Pour le moment un comité de travail analysera la situation pour la rémunération des éducatrices. Des comparaisons seront effectuées avec d’autres groupe de travailleurs.

 

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