Profs engagés, élèves motivés, rentrée réussie

Par Lisianne Tremblay 9:32 AM - 16 septembre 2020
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Le Charlevoisien s’est déplacé dans une classe de secondaire II pour tâter le pouls des élèves.

Enseignants et élèves ont démontré jusqu’ici une capacité d’adaptation impeccable. La motivation semble au rendez-vous.

C’est le constat que fait Martine Vallée, directrice générale du Centre de services scolaire. «On en demande beaucoup aux profs et aux élèves, mais tout le monde comprend et collabore.»

L’enseignant en français à  l’École secondaire du Plateau,Pierre Gauthier considère que «cela se passe bien». «C’est plus difficile lors des pauses et du dîner, surtout lors des journées où j’ai deux blocs consécutifs, mais les élèves sont fins et vraiment collaboratifs!»

Esther Villeneuve et Cindy Tremblay, enseignantes en mathématiques, ont dû renoncer au  «coenseignement » et adapter leur contenu, en plus d’ajouter de la révision au cursus. «Le contenu, ce n’est pas que de la matière. Les élèves ont besoin de moments ludiques durant la période», a mentionné Mme Villeneuve. Devoir mettre masque et lunette rend les interactions moins spontanées, mais le fait de dîner avec les jeunes permet de créer des moments privilégiés, considère Mme Tremblay.

Pas de décrochage en série

«Une très grande partie de notre clientèle est de retour. Dès qu’un jeune est absent, un drapeau est levé et on appelle à la maison, ce qu’on faisait déjà. Deux ou trois appels d’encouragement suffisent souvent à le ramener à l’école», indique Mme Vallée.

Difficile de prévoir s’il y aura une migration vers la formation aux adultes. À l’École secondaire du Plateau, sur 656 élèves inscrits, 2 seulement se sont désinscrits et poursuivront leurs études aux adultes, ce qui n’est pas incongru. « Jusqu’à maintenant nous n’avons pas eu d’élèves ni d’enseignants qui ont quitté à cause de la nouvelle réalité », indique le directeur Jean-François Giroux.

« La vie plus sociale est limitée, ce qui nous questionne sur la motivation à plus long terme. Il faut rester hyper vigilants, mais c’est plutôt vers la fin du mois de septembre qu’on va être capable de mesurer l’impact sur le décrochage et la migration vers la formation aux adultes, s’il y a lieu », soutient Martine Vallée.

Moins d’une vingtaine d’enfants ont été exemptés d’un retour à l’école « en présence», en lien avec des problèmes de santé.

Une nouvelle réalité à apprivoiser pour les jeunes

« C’est particulier pour nous, commente Maëlle Guérin. Le port du masque est une adaptation, mais on le portait déjà dans les commerces. Nous avons 2 heures et demie de cours avec une pause de 15 minutes. Depuis la rentrée, nous avons dîné à l’extérieur la plupart du temps, à notre place assignée. Nous allons aussi à la cafétéria le mardi.»

Les jeunes estiment qu’il y a des avantages aux cours de 2 h30. « Cela nous permet d’être plus concentrés et nous avons le temps de terminer nos affaires, puisque nous voyons plus de notions dans la même matière», ajoute l’adolescente.

La majorité des élèves voient un plus à commencer l’école à 10h45 puisqu’ils peuvent se lever plus tard ou faire leurs devoirs avant de commencer leur cours. Olivia Giroux aime pour sa part avoir plus de temps le matin pour se préparer. « La matière est plus condensée vu que nous avons moins de temps pour dîner. Les journées passent plus vite. »

Ne pas pouvoir fréquenter leurs amis des autres groupes est difficile. «Nous ne pouvons pas nous servir de nos casiers, ce qui est moins évident surtout que je viens à l’école à pied, soutient Alex Brisson. Les jeunes s’ennuient du sentiment de liberté qu’ils avaient auparavant  alors qu’ils pouvaient circuler dans toute l’école et se rendre au restaurant pour aller luncher.

Malgré tout, Jean-François Giroux, directeur de l’École secondaire du Plateau considère que la motivation est au rendez-vous. « Nos élèves arrivent avec le sourire à l’école, constate-t-il. Ils collaborent bien et ils sont actifs dans leurs apprentissages, même si la
réalité n’est pas facile. On voit des éléments positifs dans l’école. »

Le directeur Jean-François Giroux accompagne les élèves, l’enseignante et les techniciennes en éducation spécialisée du groupe Accès.

 

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