« Ginette revivra », lance Samuel Hamel-Ratté et Amélie Godin avec aplomb. Une fois encaissé le choc de l’incendie, les propriétaires sont prêts à se retrousser les manches et à redoter Saint-Irénée de son mythique casse-croûte.
C’est une amie qui a informé le couple que leur restaurant était la proie des flammes, dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 juillet. « A 22h30, des gens sont passés devant et tout était beau. À 22h55, c’était en feu partout! », lancent-ils.
Les propriétaires d’un chalet sur la plage ont avisé les pompiers de Saint-Irénée, qui ont rapidement appelé leurs collègues des Éboulements en renfort. L’intensité du brasier n’a laissé aucun doute sur le sort de l’immeuble, perte totale.
Le réservoir de propane a été sécurisé par les pompiers, car le risque d’embrasement de la forêt adjacente était bien réel.
La veille, plus de 500 personnes avaient passé une commande à l’équipe du commerce fraichement repeint en bleu et rose. «On avait tout repeint le mois avant l’ouverture, retardée à cause de la COVID. Là, on était en mode roulement estival. Ça avait énormément roulé vendredi, on s’était remonté pour être prêt à la guerre. Un beau samedi, on pouvait servir 700 clients et cet été s’annonçait vraiment très achalandé», illustre Samuel Hamel-Ratté. Jusqu’à 7 employés travaillaient simultanément dans le commerce.
Lundi, la cause précise de l’incendie n’était pas connue. « «Selon les pompiers, c’est électrique, mais on n’est pas sûr à 100%, parce que personne n’était là », explique M. Hamel Ratté. Un expert en sinistre devait se présenter sur place mardi.
La fameuse Ginette sur sa tour de vigie a survécu aux flammes. Elle est l’oeuvre de l’artiste Pierre Bouchard de Baie-Sainte-Catherine.
Reconstruire à l’identique
Il y a 3 ans, les propriétaires avaient investi plus de 100 000$ en rénovation sur leur commerce acquis en 2016. Ils souhaitent rebâtir à l’identique. «On avait travaillé énormément en 2017 pour mettre ça à notre image et efficace! On l’aurait gardé longtemps comme ça. On va rebâtir pareil ou du moins, ça va y ressembler pas mal. L’intérieur était déjà super fonctionnel», dit le co-propriétaire. S’ils souhaitent enclencher la reconstruction le plus tôt possible, ils demeurent réalistes. « Notre saison 2020, on oublie ça, mais ça peut être reconstruit assez rapidement. D’ici Noël la bâtisse va être rebâtie et ré-équipée et au printemps 2021, ça va être ouvert! »
D’ici là, Samuel, Amélie et leur petite fille Charlie ont choisi de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le trio a profité de la plage un samedi pour une première fois en 5 ans. La petite, qui avait son propre petit bar laitier dans le casse-croûte, venait d’avoir tout un choc en voyant « son » resto dévasté. « Elle a dit « Maudit, on venait juste d’ouvrir! » », rigole Samuel Hamel Ratté, déterminée à regarder en avant. «On a pensé faire un « food truck », mais il faut se revirer de bord. On va devoir travailler, nos salaires n’étaient pas assurés…Et la reconstruction va nous prendre du temps aussi. On ne peut pas se lamenter pendant des semaines, il faut aller de l’avant. Et ça va toujours s’appeler Ginette! »
