Carrefour culturel Paul-Médéric: voyage, patrimoine et autres influences

Par Emelie Bernier 1:25 PM - 12 août 2019
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Dominique Rossetti présente ses toiles inspirées de ses années à titre d’ambassadeur et de diplomate aux quatre coins de la planète.

Le Carrefour culturel Paul-Médéric accueille quatre nouvelles expositions, une proposition qui interpellera tant les amateurs d’histoire que ceux d’art pictural ou de patrimoine vivant.

Pierre Dufour

Diane Dufour

Vos premiers pas vous mèneront à l’hommage aux porteurs de tradition, qui salue cette année l’acéricultrice de Saint-Siméon Diane Savard et le passionné de folklore Pierre Dufour de L’Isle-aux-Coudres. La première se fait un devoir de transmettre les savoir-faire ancestraux liés à la récolte de l’eau d’érable à ses enfants et petits-enfants sur les terres familiales. Le second, un des piliers du Festival folklore Isle-aux-Coudres,  s’est fait gardien du patrimoine insulaire, y ajoutant même de nouvelles œuvres de sa création, notamment avec le groupe Les Arthur à Noël.

Marco Pilotto

Un peu plus loin, en montant quelques marches, vous découvrirez l’univers coloré, voire ludique du peintre Marco Pilotto. Lumineuses, enjouées, les toiles du corpus réunies sous le titre Pastis, pétanque et fumigènes évoquent les racines européennes de l’artiste. Celui qui compose depuis une quinzaine d’année avec une mobilité réduite et une absence de préhension suite à un accident qui l’a laissé tétraplégique a développé une technique lui permettant de s’exprimer à travers l’acrylique. «Après un accident, tu essaies de retrouver tes passions et c’est ce qui est venu, automatiquement. Ça fait 10 ans que je peins sérieusement », lance le peintre qui habite Baie-Saint-Paul où il profite de sa vie « d’homme libre ».

Sur le même plancher, les œuvres de l’ambassadeur et diplomate Dominique Rossetti témoignent d’une vie à sillonner le monde. L’homme confie s’être servi de l’art pour appréhender ses nombreuses terres d’accueil, du Soudan à Israël en passant par Haïti, le Zaïre ou le Burkina Faso…

«Ma première école de pensée a été la bande dessinée. Je faisais de la caricature, inspiré par Gotlib, la Rubrique-à-brac, mais aussi les artistes de la Renaissance. J’ai été attiré par les arts premiers, d’où ma fascination pour la fertilité, la fécondité. Sans pudeur, car la nature n’a pas de pudeur. J’ai travaillé sur la calligraphie arabe. Comme diplomate, je pense que mes œuvres ont toujours un petit message politique. Dans tous les pays où j’ai travaillé, j’ai rencontré des artistes extraordinaires. Ce sont mes influences», explique M. Rossetti. L’artiste souhaitait faire sa première exposition canadienne, lui qui passe tous ses étés dans Charlevoix, son « concentré de bonheur»,  depuis 28 ans.

Le sous-sol du carrefour culturel est une incursion dans la vie de Mgr Félix-Antoine Savard, à travers un fonds d’archives « sauvé in extremis », comme l’explique Christelle Lavoie, directrice générale du Centre d’archives régional de Charlevoix.  « Toutes les archives que l’on présente sont inédites. Elles ont été récupérées en 2016 dans la maison de Félix-Antoine Savard. C’est un sauvetage important qui donne l’exposition qu’on a aujourd’hui,  un regard différent sur la vie de cet homme », explique-t-elle.

Littérature, colonisation, sacerdoce, entrepreneuriat: la vie de l’auteur de Menaud maître-draveur est décortiquée sous plusieurs angles.

Les expositions sont en place jusqu’au 13 septembre.

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