Le petit Nicolas Lesieur n’a que 9 ans, mais il cultive une véritable passion pour les arts visuels! Sa famille possède un chalet dans Charlevoix et rien ne fait autant plaisir à Nicolas qu’une tournée des galeries de Baie-Saint-Paul. Il garde d’ailleurs de son dernier passage ici un souvenir impérissable, gracieuseté du peintre Christian Bergeron.
L’été dernier, alors que Nicolas visitait Baie-Saint-Paul, il est tombé littéralement sous le charme d’un tableau de l’artiste Christian Bergeron dans une galerie qui en propose quelques-uns. Déterminé, il avait alors confié à sa mère son intention d’économiser pour acheter son tableau coup de coeur… à 4000$!
« Il en parlait tous les jours, visitait les sites internet où on pouvait voir les œuvres de Christian Bergeron», explique Julie Ouellette qui travaille pour le peintre à la Galerie Porte rouge. La mère de Nicolas tente évidemment de lui faire comprendre que cette toile n’est pas à sa portée « financière », mais le petit garçon n’en démord pas…
L’histoire prend une tournure presque dramatique quand, durant le temps des Fêtes, la petite famille revient arpenter les rues de Baie-saint-Paul. Nicolas souhaite évidemment retourner voir la toile qui le fait rêver, mais son rêve tourne au cauchemar lorsqu’en visitant la galerie, il s’aperçoit que la toile n’y est plus. «Il tournait en rond, déboussolé. Il vivait une vraie peine d’amour! », raconte la mère de Nicolas, Annie Van Der Broeck.
La petite famille entre ensuite à la Galerie Porte Rouge, où sont exposées de nombreuses toiles de l’artiste, au grand bonheur de l’enfant qui les contemple avec beaucoup de sérieux et d’application. De son côté, la maman se met alors à discuter avec Julie et raconte les grandes émotions que vient de vivre son petit garçon.
Par un heureux hasard, le peintre Christian Bergeron se trouve à la galerie en compagnie de sa conjointe. «Je suis tout de suite allée voir Christian pour lui raconter l’histoire. Puis, je suis venue vers Nicolas et je lui ai dit «écoute, le peintre, Christian Bergeron, il est ici. Aimerais-tu ça le rencontrer? », raconte Julie Ouellette.
La rencontre entre Nicolas et l’artiste relève de la magie. « J’ai été touché par ce jeune garçon et par son exceptionnelle maturité. Il a fait le tour de la galerie et s’est arrêté devant chaque tableau en l’analysant avec ses yeux et son coeur. Cela m’a impressionné », raconte Christian Bergeron.
« Il regardait d’une telle façon les toiles, comme un expert, avec un œil alerte, intense, concentré! Il faisait remarquer des choses dans les peintures que les gens ne remarquent jamais! », se remémore Julie Ouellette.
« J’aime comment la lumière entre dans ses tableaux, les contrastes et surtout les paysages d’automne avec les couleurs rouge, orange », raconte le petit garçon qui aime bien s’adonner aux arts plastiques lui-même.
Le peintre, touché, a alors demandé à l’enfant lequel des tableaux il aimait le plus parmi les petits formats. «Il m’a pointé un petit prismatique d’automne et j’ai eu envie de lui offrir. Je n’ai pas résisté à cet élan. Nicolas a une sensibilité hors du commun pour l’art, c’est peut-être un futur artiste ou un acteur du milieu de l’art. Je lui ai dit en lui offrant ce tableau que c’était le premier de sa collection, mais sûrement pas le dernier, que ce soit de moi ou d’autres! »
Le principal intéressé n’en revient toujours pas de sa chance. «J’étais vraiment heureux, ému! Papa et maman étaient contents pour moi, on avait tous les yeux dans l’eau. Ma jumelle Marguerite, quand elle a vu ça, elle m’a serrée dans mes bras! », raconte le jeune garçon qui souhaite devenir astrophysicien.
Pour l’instant, il poursuit ses études primaires en Mauricie, dans l’école où enseigne sa mère. Il a d’ailleurs fait son plus récent exposé oral sur le peintre Christian Bergeron, dont le prismatique est accroché bien en vue sur le mur de sa chambre. «Je lui ai dit en lui offrant ce tableau que c’était le premier de sa collection, mais sûrement pas le dernier, que ce soit de moi ou d’autres. Je peux vous prédire que le petit Nicolas deviendra grand et arpentera les rues de Baie Saint-Paul à la recherche de nouveaux trésors. C’est notre futur à tous! », conclut Christian Bergeron, encore ébloui de cette rencontre hors du commun.
