Créer des micromilieux de vie en CHSLD

Par Eric Maltais 2:01 PM - 24 août 2016
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Charlevoix pourrait révolutionner la vie dans les établissements de soins de longue durée au Québec. Mené au Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Bellerive, le projet pilote de diviser en quatre micromilieux de vie les résidents de profil similaire donne des résultats surprenants.
En conférence de presse hier, le Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux (CIUSSS) a fait part de résultats qui permettent une amélioration tangible de la qualité de vie des résidents, certains allant même jusqu’à diminuer de 15% leur consommation de médicaments. Une clientèle plus lourde avec une grande mixité de profils amenaient aussi des problématiques sérieuses quant à l’organisation du travail.
Le regroupement de tous les résidents de même profil dans un environnement qui correspond davantage à leurs besoins et l’utilisation d’une approche de soins personnalisés améliorent donc leur confort, leur sécurité et la cohabitation. Cette pratique entraîne une diminution de l’anxiété, une baisse de l’agressivité et permet aux employés de travailler dans l’environnement d’une problématique particulière plus pointue. Chaque employé avait d’ailleurs pu identifier ses préférences lors de la réorganisation du travail, qu’il s’agisse de troubles cognitifs, de comportement, des jeunes avec des troubles physiques ou encore des personnes en fin de vie.
Selon Steeve Vigneault, directeur adjoint au programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées, les 56 résidents du CHSLD Bellerive ont été regroupés en quatre micromilieux en décembre. Aussi, 23 de ceux-ci ont été transférés sur des unités correspondant à leurs besoins, avec la collaboration des familles. Maintenant, ceux qui font de l’errance peuvent se promener à leur convenance sans perturber le climat de l’unité car ils sont tous pareilles.
« L’ambiance est meilleure, c’est plus serein. Avant, quelqu’un pouvait arriver et venir manger dans mon assiette. Ce n’était pas vraiment agréable. Maintenant, ils sont tous ensemble et nous sommes aussi avec des gens qui nous ressemblent plus », confie Jacinthe Tremblay, une résidente heureuse de ces améliorations.
« Le message est tellement magnifique. C’était une nécessité. On parle d’une harmonisation et d’une humanisation des soins. C’est une approche remarquable et en beauté. Il y a maintenant une bien meilleure ambiance de travail et cela permet un meilleur bien-être des résidents », nous confie Noémie Gobeil, infirmière-auxiliaire, qui confirme que les employés bénéficient de plus de temps pour offrir des activités à la clientèle.
Déjà depuis avril, deux CHSLD de Clermont et un dans Portneuf ont intégré cette pratique dans leur établissement. Cette pratique novatrice relève d’une recommandation de pratique des infirmières en CHSLD de l’Université Laval.
Mentionnons que la durée moyenne de séjour des résidents admis en CHSLD est d’environ 18 mois. «C’est maintenant une clientèle souvent lourde qui en est rendue à nécessiter des soins importants. On a donc réussi à rendre les gens autonomes à domicile plus longtemps », conclut M. Vigneault.

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