Enfin charmé…

3 mars 2016
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Tourisme Charlevoix a trouvé un slogan qui a du punch. Bravo pour avoir laissé tomber les épicuriens. « Charlevoix, charme-moi », ça dit tout. C’est parfait. 

Je me situe dans la génération X. Ces mots-là, ils me parlent. J’ai l’impression d’avoir reçu une invitation à découvrir une région que j’habite depuis plus de 35 ans! « Charme-moi », c’est sexy et vendeur.  En anglais, « Be charmed », rejoindra vraiment cette clientèle ciblée. Aujourd’hui, Tourisme Charlevoix utilise une phrase magique pour une région qui l’est. Il ne sert à rien de vous énumérer la beauté de nos sites et attraits. Vous les connaissez. Mais aux Montréalais, Québécois, Saguenéens ou Jeannois, il faut aussi rafraîchir la mémoire. Il faut leur donner le goût de venir, de revenir ici et les convaincre que c’est ici que ça se passe. 

J’adhère aussi à l’idée de miser sur la revue Ricardo pour vendre la Route des saveurs. Si Ricardo en parle, c’est que c’est bon! Le populaire chef crée des tendances et des buzz. Les concours sur les médias sociaux vont fonctionner. Pour certains, Facebook est la référence. 

Les images choisies sont fortes. L’incontournable queue de baleine et le Fairmont Le Manoir Richelieu servent d’appâts. Ces images n’ont pas besoin de mots. Des photos plus audacieuses comme l’élevage de chèvres, l’extraordinaire vue de la rivière Malbaie ou celle du parc des Grands-Jardins traduisent un pur enchantement. 

Cette fois, l’audace  de Tourisme Charlevoix me fait tripper. J’avais bien hâte qu’on adopte un slogan populaire dans le bon sens du terme. Cette formule présente la région autrement. Notre région n’est pas moins « gastronomie ». Elle conserve sa renommée auprès des visiteurs qui se paient ce luxe. Elle demeure un fantastique terrain de jeux pour les amateurs de plein air. Elle présente simplement et fort heureusement une nouvelle attitude.  

J’observe les campagnes des ATR menées ailleurs au Québec et je constate un changement dans les habitudes de consommation. La cible demeure les couples qui gagnent plus de 125 000$ par année. Mais ils ne seront pas les seuls à craquer en voyant le panneau d’affichage d’Astral le long d’un boulevard achalandé. 

Le slogan ne réglera pas à lui seul le problème de la saisonnalité. Encore relativement facile de vendre l’été et l’hiver. Le trou no 1 du parcours  Saint-Laurent du golf du Fairmont Le Manoir Richelieu ou encore un skieur au Massif avec le fleuve à ses pieds représente une image forte qui donnera l’envie de faire ses valises pour une escapade dans Charlevoix. 

Espérons que cette campagne aidera à meubler les périodes creuses. De la mi-octobre aux congés des Fêtes, tout berce dans le très tranquille merci. On entre presque en hibernation comme Phil la marmotte.  

Mais, lueur d’espoir, certains promoteurs essaient des initiatives. Je me découragerais si aucun effort en ce sens n’était investi. Ainsi, Charlevoix recevra une course de motoneiges dans les pentes du Mont Grand-Fonds en avril. C’est malade ça! Un tournoi de volleyball attirera 300 joueurs de tout le Québec ce printemps. Bonne idée de relancer un événement jadis très populaire. Le Rallye de Charlevoix constitue aussi un événement qui démontre que notre région n’est pas « réservée » au « ti-couple » qui vient s’aimer le long du Saint-Laurent. La course attire des jeunes. Des jeunes qui, à voir les véhicules qu’ils conduisent, possèdent les moyens de revenir… 

Car le Casino de Charlevoix ne pourra, à lui seul, remplir le parc hôtelier avec son virage divertissement. La direction a compris qu’un  renouvellement s’impose et voilà pourquoi le Casino plonge aujourd’hui dans le merveilleux et spectaculaire monde virtuel.  

Le tourisme reste une affaire de séduction, une industrie du détail. Il ne suffit plus d’offrir une succulente assiette; le voyageur veut beaucoup plus que ça.  

Avec « Charme-moi », Charlevoix flirte avec tout le Québec et espère beaucoup  plus  qu’une simple « histoire d’un soir ». 

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