Pas de modernisation sans des changements au régime forestier, dit PFR

10 Décembre 2014
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Produits Forestiers Resolu (PFR) ne modernisera pas son usine de Clermont sans obtenir des certitudes de Québec sur l’approvisionnement en fibre et des changements au régime forestier.

Au lendemain de la sortie syndicale de la CSN et des travailleurs de Clermont à Québec, PFR maintient que l’heure n’est pas aux investissements et à la modernisation de ses usines, mais plutôt à obtenir des certitudes de Québec quant à l’avenir de l’industrie forestière québécoise.

« Pour faire des investissements dans n’importe quel domaine, dont le notre, il y a trois conditions essentielles : la certitude, la transparence et la longévité », énumère le vice-président aux affaires publiques chez PFR, Karl Blackburn. ‘Ça prend de la stabilité pour les 5 à 10 prochaines années. Actuellement au Québec, ces conditions ne sont pas réunies. Québec est en mesure de modifier le régime forestier et de créer un climat favorable aux investissements. Mais il y a des problématiques avec le régime forestier et tant et aussi longtemps qu’il n’est pas modifié, nous ne pourrons faire des investissements. »

L’accès à la fibre et son coût sont un irritant majeur pour le plus gros producteur de papier québécois. PFR estime que depuis l’entrée en vigueur du nouveau régime forestier il y a trois ans, le coût de la fibre a fait un bond de 20 % et plus au Québec. « Ça devient un frein au développement de l’industrie forestière », affirme l’industriel. M. Blackburn site aussi, comme exemple d’incertitude, le fait que sa scierie de Saint-Hilarion voit sa garantit d’approvisionnement réduit de 20 % pour 2015. « On navigue avec l’incertitude, mais on ne peut pas investir des dizaines et des centaines de millions de dollars dans la modernisation » dans la conjoncture actuelle, martèle M. Blackburn.

PFR demande notamment à Québec de laisser le 25 % des lots de bois mis aux enchères sans prix plancher, et donc au prix du marcher. L’industriel demande aussi que les « utilisateurs-payeurs » assument les chemins forestiers, qui sont actuellement à la charge de l’industrie.

La position de PFR et de Québec ressemble toujours à un bras de fer. Au ministère des Forêts, on prône la modernisation et la diversifications des usines à papier. C’est d’ailleurs ce qui a été proposé à PFR suite à l’annonce vendredi matin de fermer la machine à papier no 4 de Clermont. ‘Le Québec est le premier producteur de papier au monde et on veut le rester. Mais la demande de papier diminue et on se doit de trouver d’autres produits’, explique l’attaché politique du ministre Laurent Lessard, Pierre-Olivier Lussier. D’autre part, le ministère est au fait du dossier du coût de la fibre et y travaille, selon M. Lussier.   

Rencontre au sommet

En tournée québécoise cette semaine avec le Forum Boréal sur la Côte-Nord, au Lac-Saint-Jean, en Abitibi et à Gatineau, PFR invite la population et les syndicats de ses usines, dont Clermont, à venir assister à la présentation de son président

Richard

Garneau et de participer à la période de questions. PFR se dit toutefois ouvert à rencontrer le Syndicat des travailleurs du papier de Clermont dans une rencontre privée ‘selon les agendas’, tel que demandé hier à Québec.

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