Le difficile défi de durer

Par Emelie Bernier 16 juin 2014
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 Le Festival de la chanson de Tadoussac a beau avoir ses fidèles et en conquérir de nouveau chaque année, le financement n’en est pas moins un dossier épineux. Charles Breton le sait, puisqu’il a dû composer avec un déficit d’environ 15 000$ l’an dernier et que les profits ne seront probablement pas à la clé cette année non plus. «On est dans une impasse. Les commandites en région, c’est difficile. On n’a pas beaucoup de valeur médiatique, le métro ne se rend pas, TVA n’est pas sur le coin de la rue.  Avec la convergence, on sent que le bateau s’éloigne et on reste sur le quai », résume-t-il.

La tenue concomitante des Francofolies de Montréal n’est pas un cadeau.

 

« On s’est donné quelques années pour constater les dégâts. C’est difficile à calculer, mais c’est clairement compliqué. On perd des artistes chaque année.» Le directeur envisage un changement de date et a la fin de semaine de la Confédération dans sa mire.

 

« Si on regarde ça, le jeudi, c’est une générale, le vendredi, une amorce. La vraie patente se joue le samedi. Si on est un férié, dimanche devient un 2e samedi. C’est 50% de revenus de plus et plus », estime-t-il. Un sondage a d’ailleurs été mené auprès des festivaliers cette année. « Si rien ne change dans les façons de soutenir les événements en région, le changement de date est une porte et on est allé tâter le pouls des gens. C’est une réflexion stratégique : je ne peux pas augmenter les prix, car les concurrents font de la gratuité à outrance. Il faut aussi voir avec le milieu. C’est sûr qu’on aide les commerçants en début de saison en amenant du monde, mais si on veut avoir notre effet positif, il faut continuer d’être là », résume-t-il. Selon lui, la grande force du festival tadoussacien est à la fois son talon d’achille.

 

«On plafonne un peu à cause du style de festival, on n’a pas d’énorme scène. On veut l’intimité, le contact, c’est ça, notre valeur », avance Charles Breton. 200 personnes travaillent à la tenue du festival de la chanson de Tadoussac, dont 80 bénévoles. «Ici, c’est notre bébé, on accepte de travailler pour une fraction du salaire, mais si on veut pérenniser le festival, il va falloir trouver une façon de payer notre monde », conclut le directeur. Le budget de l’événement est de 750 000$ environ.

 

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