Faites des enfants, oui, mais…

Par Emelie Bernier 9 janvier 2013
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Outre le bonheur de mettre au monde un bébé, le couple composé d’Emanuel Gravel et Mélissa Pilote doit composer avec des contraintes administratives liées à la proximité des naissances de leurs deux enfants.

 

« Le problème, c’est qu’à la RQAP, on recule de deux ans pour calculer vos prestations. Avant d’avoir Théo, on a fait un voyage de quelques mois au Mexique et je suis pénalisée, car je n’ai pas travaillé durant cette période où j’étais en congé sans solde », explique Mélissa Pilote.

 

Son congé de maternité lié à son premier enfant s’est terminé alors qu’elle était enceinte de 20 semaines et, parce qu’elle avait dû  subir un retrait préventif lors de son premier enfant, elle n’est pas retournée sur le marché du travail. « J’ai exercé mon droit à une maternité sans danger, mais finalement, ça a été très compliqué avec mon employeur et avec la CSST. On a eu des audiences, de la conciliation, mais les résultats n’ont pas été probants. Pourtant, la RQAP me disait que ça irait ». Elle déplore le fait d’avoir été mal informée. «Personne ne m’a conseillée adéquatement », constate-t-elle.

 

Résultat des courses, alors qu’elle recevait 640 $ par deux semaines durant son premier congé de maternité, Mélissa ne reçoit plus que 267 $, une chute dramatique de revenus pour le couple. Emanuel Gravel, son conjoint, est travailleur saisonnier.

«Je suis un homme et j’ai le droit au RQAP, parce que j’ai pu travailler entre les deux grossesses. Selon moi,  c’est discriminatoire! Une chance qu’on a notre magnifique bébé! On profite du fait que c’est le premier de l’année pour avoir une tribune, au nom des femmes qui peuvent se retrouver dans la même situation. C’est important de dire qu’il y a quelque chose qui cloche », dénonce le père.

 

Cet état de fait a causé son lot de stress durant la grossesse. Si Mélissa veut jouir d’un congé de maternité d’un an, la famille devra s’endetter de 10 000 $. « On essaie de ne pas y penser depuis qu’elle est née, mais on va devoir faire une demande d’aide sociale. On veut juste passer l’hiver et on ne veut pas faire faillite, car notre souhait, maintenant,  c’est d’acheter une maison pour notre petite famille. On n’a jamais vécu au-dessus de nos moyens, mais on vivait bien et on avait même pris la décision de se payer une voiture neuve, sécuritaire. Aujourd’hui je me demande pourquoi ma petite fille n’aurait pas les mêmes droits que les autres enfants, soit celui d’avoir sa maman pendant 1 an pour prendre soin d’elle et l’allaiter? », questionne, ses grands yeux un peu tristes, Mélissa Pilote…

 

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