Semaine de prévention de la toxicomanie: les boissons énergisantes dans le collimateur

Par Emelie Bernier 13 novembre 2012
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Sept % des jeunes Québécois de 13 à 15 ans consomment des boissons énergisantes 1 à 4 fois par semaine et 35% de manière occasionnelle. La Semaine de prévention de la toxicomanie 2012, du 18 au 24 novembre,  entend braquer les projecteurs sur les effets néfastes que peut entraîner l’usage de ces potions au final plus énergivores que revigorantes.

 

Si on a choisi de dénoncer l’usage de plus en plus répandu des Guru, Red Bull et autres Monster, c’est pour deux raisons, comme l’explique Richard Kègle, du Centre de santé et des services sociaux de Charlevoix. « D’abord, c’est une problématique en expansion qui fait de plus en plus de ravages sur la santé physique et mentale. Ensuite, c’est une porte d’entrée vers d’autres toxicomanies. Le consommateur de boissons énergisantes ne sera pas forcément toxicomane, mais les risques sont plus grands. Ces boissons sont une drogue légère qui crée l’accoutumance et peuvent ouvrir la porte à d’autres dépendances», explique-t-il.

 

Au chapitre des effets secondaires indésirables, la liste ne cesse de s’allonger. « La caféine présente en très grande quantité dans les boissons énergisantes peut  causer des tremblements, de l’anxiété, trouble du rythme cardiaque, de l’insomnie, de la dépendance. Le sucre est associé à l’obésité, au diabète de type 2, aux maladies cardio-vasculaires, aux problèmes de santé dentaire et osseuse. La taurine est un acide aminé naturel dont on ignore les effets à long terme. C’est un coup de dé de prendre ces  boissons », constate Mathieu Gauthier, intervenant à Énergie Charlevoix.

 

Selon plusieurs sources, la consommation de boissons énergisantes peut paver la voie à une rechute lors de troubles de santé mentale, notamment en rendant la médication moins efficace. Le 24 septembre, un juge a d’ailleurs interdit à un accusé de consommer des boissons énergisantes, un précédent. Dans son verdict, le juge a mentionné que la consommation de telles boissons peut exacerber les comportements violents.

 

Pourquoi sont-ils en vente libre, alors? «C’est la question qu’on se pose. Sur les contenants, c’est écrit : déconseillé aux enfants, mais légalement, les enfants, ce sont les 0-17 ans et c’est le public cible du marketing de ces produits. Certains pays ont carrément interdit la vente de boissons énergisantes, comme le Danemark et l’Uruguay. Ailleurs, comme en France, on a adopté une surtaxe qui entrera en vigueur en janvier. Ce qu’on aimerait, c’est que le Canada suive ces exemples. Les municipalités ont le pouvoir de les interdire dans les édifices publics. Seize municipalités au Québec le font déjà», de poursuivre Mathieu Gauthier.

 

Au cours des prochains jours, les élèves fréquentant les écoles secondaires seront sensibilisés au moyen d’activités de prévention.  «On fait ce genre d’activités tout au long de l’année, mais comme c’est la thématique de la semaine de prévention, on sera davantage visible», de dire M. Gauthier.  Au Plateau,du 20 au 23 novembre, présentation de documentaires et de capsules toxico, quiz, salon de la santé et plus encore seront l’occasion de discuter toxicomanie. Un comité des boissons énergisantes implique depuis près d’un an des intervenants du CSSSC, de Vision d’espoir, d’Énergie Charlevoix, de l’école secondaire du Plateau, du  SHIC et de la MRC de Charlevoix.

 

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