Assurance emploi : 200 marcheurs dénoncent l’abolition des mesures transitoires

7 novembre 2011
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Ce sont plus de 200 personnes qui ont marché mercredi dernier sur la route 138 à Forestville, pour dénoncer l’abandon des mesures transitoires et l’élimination des projets-pilotes du programme de l’assurance-emploi, en soutien à la cause portée à bout de bras par Action Chômage Haute-Côte-Nord. Danie Harvey, directrice du Mouvement action chômage de Charlevoix, a aussi participé à cette marche symbolique.

Par Lisianne Tremblay et Shirley Kennedy

Mme Harvey espère que cette manifestation porte ses fruits. «Plusieurs élus de la Haute-Côte-Nord ont pris la parole et le message a été entendu, soutient-elle. J’espère que les représentants du député néodémocrate de Montmorency-Charlevoix-Haute-Côte-Nord, Jonathan Tremblay, porteront le message. Les gens se sont montrés intéressés. Le but de la marche était de conscientiser la population et les élus à l’urgence d’agir. Nous verrons si cette action donne des résultats dans les prochains mois.» L’absence du député Tremblay a été remarquée, mais il a parlé pour la cause à la Chambre des communes (voir autre texte).

Selon la présidente d’Action Chômage Haute-Côte-Nord et organisatrice de la marche, Line Sirois, «c’est la mort de la Haute-Côte-Nord que planifie le gouvernement fédéral ». Avec l’abandon graduel des mesures transitoires et des projets-pilotes qui prendront définitivement fin en avril 2012, les chômeurs feront face au fameux trou noir qui pourra s’étendre dans certains cas, jusqu’à 16 semaines et même par la non qualification à l’assurance-emploi dans certains cas.

Des données biaisées

Selon les chiffres officiels, le taux de chômage en Haute-Côte-Nord serait de 9,3%. Ces calculs sont établis avec les données des régions de Sept-Rivières-Caniapiscau, Les Basques, Rivière-du-Loup, Montmagny, Les Etchemins et d’autres secteurs qui, contrairement à la Haute-Côte-Nord, sont en plein essor économique. « Ce qui fausse les données de la Haute-Côte-Nord où le taux de chômage paraît alors beaucoup plus bas qu’il ne l’est en réalité », ajoute Mme Sirois, qui exige un redécoupage des régions administratives de l’assurance-emploi afin que les réalités géographiques et économiques des régions soient prises en considération.

Selon le règlement 18 (2) de l’assurance-emploi, une révision des limites des régions économiques doit être effectuée à tous les cinq ans. Pourtant, le dernier redécoupage a eu lieu en 2000, d’où la naissance des mesures transitoires puisque ni Charlevoix et ni la Haute-Côte-Nord ne pouvaient se comparer à la région économique dans laquelle elles se retrouvaient liées, c’est-à-dire le Bas-Saint-Laurent-Côte-Nord. Tout comme le Mouvement action-chômage de Charlevoix, l’organisme Action-chômage Côte-Nord exige que le gouvernement fédéral implante des mesures permanentes d’assurance-emploi plutôt que de perpétuer le chantage des mesures transitoires. 

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