Que faire pour contrer l’intimidation?

Par Emelie Bernier 19 mai 2011
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Même si la bête, sournoise, semble impossible à maîtriser, il existe des pistes de solutions afin de prévenir l’intimidation et, à tout le moins, d’en diminuer l’incidence.

En amont de la problématique, le développement d’habiletés pro-sociales s’impose. « Les enfants, autant les victimes que les intimidateurs ou les témoins, s’ils ont peu d’habiletés sociales, ils sont des victimes par excellence. On oublie que les intimidateurs sont souvent des victimes qui ont trouvé une proie », de poursuivre Mme Pothier.

 

Certains enfants naissent pourvus de bonnes habiletés sociales. Pour les autres, la période préscolaire est  stratégique. « Il y a des enfants qui vont spontanément vers les autres et d’autres qui savent pas comment faire. Ces derniers crient, ils tirent, ils poussent, ils ne comprennent pas l’émotion de l’autre. Il faut les détecter, de même que ceux qui sont de nature isolée, qui ne réagissent pas quand on leur vole un jouet, par exemple. Il faut s’occuper de ces deux catégories d’enfant dès le préscolaire, mettre un bon cadre, amener l’enfant isolé à réagir, à aller vers autres et celui qui réagit trop à se contrôler, à respecter l’autre.»

 

C’est entre 2 et 4 ans que les enfants développent leurs habiletés sociales. «La socialisation est importante avant l’école, mais ça ne veut pas dire d’envoyer vos enfants à la garderie à tout prix! Aller au parc, fréquenter les jardins d’enfant, la maison de la famille, les activités familiales des centres des femmes, offrir des cours de natation, des activités culturelles, c’est très bien aussi», de poursuivre Mme Pothier. À l’entrée à l’école, tout n’est cependant pas perdu. « À la maternelle, c’est une très bonne idée de travailler sur le développement des compétences sociales. Il faut développer leur affirmation, les accompagner, et porter davantage attention aux enfants plus timides », indique-t-elle.

Une fois le stade de la petite enfance passé, l’importance revient au dialogue ouvert entre les parents et leurs enfants. La vigilance est de mise. « Le mot clé, c’est la mobilisation. Il y a de l’intimidation à l’école, comme il y a de la drogue et de l’alcool. Il faut que les gens soient conscients que ça existe, qu’il y en a dans les écoles, mais ailleurs aussi, dans les activités comme le judo,le soccer, le hockey, la natation… « Si tu vas à la compétition (ou à la partie de sport), je te casse un bras », c’est moins rare qu’on le pense. Il faut dénoncer parce que l’intimidation peut être très grave! Souvent, les enfants se confient aux grands parents, à la gardienne. Il faut être alerte et quand on a un doute, ne pas hésiter à poser carrément la question! Il faut que l’enfant ait la conviction que l’adulte va l’aider jusqu’à ce que ça arrête. S’il a au moins un adulte sur qui s’appuyer, il va parler. Sinon, on se retrouve avec des enfants qui n’ont jamais été écoutés et ils vont exploser. »

 

La réalité régionale est encore plus cruelle pour les victimes. « Ici, quand tu es victime au primaire, c’est la même gang à la poly! ! Il faut être présent dans la vie de nos enfants. Notre enfant a besoin de savoir que, comme parent, on est là», de conclure Chantal Pothier.

 

Quoi faire? Lui parler et lui poser directement la question. S’il est effectivement victime d’intimidation, assurez-lui votre aide et votre soutien. Ne prenez surtout pas la situation à la légère. Rassurez-le : il n’est pas un délateur. Il affirme ses droits et dénonce un comportement nuisible et inacceptable. Établissez une stratégie avec lui. Ne l’encouragez pas à se battre. Allez ensuite parler de la situation au personnel de l’école pour établir un plan d’action avec lui. (Source: Prevnet)

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