Édith Primeau travaille en milieu scolaire depuis 22 ans. De l’intimidation, elle a en vu, elle en voit et elle sait qu’elle en verra encore. L’année scolaire en cours ne sera pas l’exception. « Cette année, nous avons eu une problématique qui a nécessité une intervention toute particulière et nous avons dû prendre des mesures rapidement», explique Mme Primeau.
Le processus est le même pour tous les dossiers d’intimidation : rencontres individuelles, rencontres de groupes et, si la situation l’exige, intervention de la direction ainsi que du policier-éducateur. Les intimidés et les intimidateurs ont droit à un cours de ‘droits humains 101’. « Bien sûr, il peut y avoir des sanctions pouvant aller jusqu’à la suspension de l’école. Mais ce qu’il faut vraiment retenir c’est que majoritairement, les jeunes, intimidés comme intimidateurs, réussissent à se reprendre en mains et à changer leurs comportements et ça, c’est tout à leur honneur. Ils font de grands pas et apprennent tranquillement à devenir des adultes. Il faut savoir que dès qu’une situation d’intimidation est mise en lumière par la victime elle-même, un parent ou un témoin, des actions peuvent être prises et de l’aide peut être apportée », explique Mme Primeau.
L’idée d’un carnet où serait consignées les impressions a posteriori des intimidateurs et des intimidés est venue petit à petit, dans le but principal de rassurer la direction, inquiète de n’être pas parvenue à endiguer le problème. « Quand j’ai demandé aux jeunes d’écrire, c’était d’abord pour qu’ils s’expriment, mais aussi pour qu’ils nous disent comment agir à l’avenir. Dans un certain sens, leurs témoignages ont validé ce qu’on faisait. Il n’y a pas de recette miracle, mais les jeunes ont confirmé la portée de nos actions.»
Le carnet a d’abord été remis aux directrices. Quelques autres personnes l’ont lu et ont encouragé une plus grande diffusion, soit à tout le personnel enseignant. «C’est allé plus loin que prévu! Finalement, c’est un bon outil de prévention qui permet d’aider d’autres jeunes », constate Édith Primeau.
Elle et ses collègues n’en demeurent pas moins vigilants. « On voit aller les jeunes victimes : ça marche la tête dans les épaules, ça rase les murs. On n’attend pas toujours qu’ils viennent à nous, on va les chercher. Parfois, des parents appellent pour dire de ne pas intervenir …mais ce n’est pas aider les enfants », de conclure celle qui avoue « devenir maline » quand elle est témoin d’acharnement des bourreaux sur leurs victimes. «C’est frustrant. Les jeunes sont parfois tellement méchants! De l’intimidation, il y a en toujours eu, il y en aura toujours, mais cest pas pour ça qu’il faut baisser les bras! »
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.