Et la loi dans tout ça?

Par Emelie Bernier 18 mai 2011
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« Je vais te casser la gueule!» « Donne-moi 5$ si tu veux passer » « C’est un beau manteau que tu as là, je le veux! » Les jeunes qui fricotent avec l’intimidation sont-ils conscient qu’ils ne sont pas à l’abri de la loi?

 

« S’il y a des menaces, des voies de fait simples ou du taxage, c’est criminel et c’est passible de poursuites », explique le policier intervenant en milieu scolaire pour la MRC de Charlevoix, Thomas Davis. Heureusement, celui qui est affecté à ce poste depuis trois ans n’a vu aucun cas d’intimidation se rendre aussi loin. «On travaille beaucoup en prévention. On explique aux jeunes qu’ils sont responsables de leurs actes et que même s’ils n’ont pas 18 ans, ils peuvent avec des ennuis avec la justice. Si un jeune qui est victime m’appelle et veut porter plainte, on va contacter ses parents pour voir ce que ça implique. S’ils veulent poursuivre, aller en cour, je peux arrêter l’intimidateur. Un ado, s’il va trop loin, peut se rendre jusqu’au centre jeunesse. Le taxage, c’est du vol qualifié! Ça touche en plus l’intégrité physique. Ça peut être très très grave comme conséquences légales », explique M. Davis.

 

Il préfère évidemment travailler en amont.  « Je donne des conférences à tous en insistant sur l’importance de dénoncer, sur les conséquences. Si le message n’est pas compris par certains, on fait du cas par cas. On les rencontre avec la direction, les parents.  Je pense qu’un des  buts du programme d’intervention en milieu scolaire est de ne pas judiciariser, mais les cas lourds peuvent se rendre jusque là.» Il intervient aussi au 3e cycle du primaire. « Au primaire, les recours légaux sont au niveau du code civil. »

 

La cyberintimidation n’échappe pas à l’œil de la loi. «Les appels harassants, la cyberintimidation, ce sont aussi des crimes! En plus, si des menaces sont faites, ça laisse des traces. Dans le salon, c’est facile de « bitcher » quelqu’un, mais ce n’est pas sans répercussion! »

Lui qui fait équipe avec le personnel des écoles pour lutter contre l’intimidation, croit-il que les jeunes victimes ont suffisamment de recours? « C’est comme partout! Si on avait plus de temps, on ferait peut-être plus et mieux, mais je pense que les jeunes savent vers qui se tourner. » Il conclut en insistant une dernière fois sur l’importance de dénoncer. « En parler, c’est le début de la solution.»

 

 

 

 

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