Agir ici et maintenant

Par Emelie Bernier 19 mai 2011
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Victime d’homophobie et d’intimidation à répétition à l’adolescence, le comédien et animateur Jasmin Roy raconte à qui veut l’entendre son histoire. À qui veut l’entendre et à qui veut la lire, puisqu’il a aussi publié Osti de fif, un livre qui traite sans complaisance de son passé d’intimidé et des répercussions de cette violence profondément ancrée en lui depuis. « En écrivant mon histoire, en parallèle avec des histoires d’aujourd’hui, je voulais mettre de la pression. Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est le devoir de l’école, donc du Ministère de l’Éducation, d’assurer un milieu sain et sécuritaire. Au rythme où vont les choses, si on ne fait rien, il  pourrait y avoir des recours collectifs. Ça va se retourner contre le système», croit-il.

 

Ce qu’il propose, de concert avec la Fédération des directions d’école du Québec, c’est de doter chaque école d’une personne-ressource en matière d’intimidation et d’homophobie. «On parle de  quelqu’un qui est déjà à l’interne, mais à qui on paye du temps, une journée par semaine pour commencer,  afin de s’occuper de la problématique. Je pense que la personne doit être identifiée pour que les jeunes sachent qu’ils peuvent aller vers elle en toute confiance! »

Selon lui, plusieurs professeurs ne savent pas comment intervenir et certains laissent passer des comportements qu’ils devraient plutôt bannir. «Il faut d’abord épurer le langage. Fif et tapette, garce, salope ou vache, ça s’accepte encore dans beaucoup d’endroit! »

 

Selon lui, beaucoup d’actions peuvent être entreprises pour lutter contre l’intimidation et l’homophobie à l’école. « Les enseignants, la direction, ils sont débordés. Ils reçoivent du matériel pour intervenir, mais ça s’empile avec d’autres choses, en attendant d’avoir le temps. C’est ça qu’on veut offrir : du temps pour mobiliser les ressources! »

La fondation Jasmin Roy est très proactive en ce sens. «Oui, la ministre promet sur une politique contre l’homophobie, mais je vais peut-être aller plus vite que les gouvernements. C’est peut-être nous qui allons équiper les écoles. » Il reste assez discret sur un projet pilote, mais il laisse tout de même échapper quelques détails. « On équipe une première école et peut-être plus dès cet automne.»

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