Les sentiers de motoneige: moyens de pression pour les producteurs agricoles

Par Emelie Bernier 18 novembre 2010
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Si le gouvernement ne recule pas dans l’épineux dossier de l’assurance stabilisation (qui menace de retirer 25% des fermes les moins productives du calcul des compensations), la saison de motoneige au Québec pourrait être dangereusement compromise.

 

À bout de ressources, les agriculteurs ont choisi d’interdire l’accès à leurs terres aux motoneigistes, un moyen de pression qui fait craindre le pire pour l’industrie touristique dont il s’agit d’un des principaux produits d’appel hivernaux.

 

 « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous prenons ce moyen de pression ultime », concède la présidente de la Fédération de l’Union de producteurs agricoles de la Rive Nord, Jacinthe Gagnon.  L’UPA de la Rive Nord n’a pas adhéré d’emblée au boycott, mais elle s’est finalement ralliée à la majorité. « On espère sincèrement que le 1er décembre, au congrès du gouvernement, le ministre va revenir avec des propositions acceptables pour les producteurs », concède-t-elle.

 

Alyre Jomphe, de Tourisme Charlevoix, ne cache pas son inquiétude, même s’il préfère rester « sur une ligne positive ».

 

«Comme le ministère du Tourisme, on a un mot d’ordre qui est « il y aura de la motoneige cet hiver au Québec ». Il est sûr que ça débute une saison de manière incertaine et je regrette la position de l’UPA qui fait un appel au boycott.» Il soutient par ailleurs que les « relations avec l’UPA sont excellentes  et qu’on comprend qu’ils n’ont pas le choix.»

L’heure est à la recherche de solutions alternatives afin de pallier à l’éventuel blocage des sentiers situés sur les terres des agriculteurs Dans Charlevoix, c’est surtout l’interrégionalité qui est mise en péril. « Les diverses fédérations générales de motoneige sont  à examiner des voies de contournement, et le gouvernement pourrait développer un peu de budget pour ça. Nous allons aussi presser le ministère du tourisme de compenser l’incertitude par des actions promotionnelles», de poursuivre M.Jomphe. Il concède que les impacts du moyen de pression de l’UPA ne pourront être évalués qu’à l’issue de la saison, mais qu’ils pourraient être graves.

 

Du côté de l’UPA Rive Nord, on espère ne pas se rendre là, mais on n’entend pas céder à la pression. « Le mot d’ordre, c’est que tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas de réponses satisfaisante, on va rester sur cette position. Dans toute négociation ça prend deux gagnants. L’assurance, c’est un filet de sécurité, personne qui paye une assurance n’accepterait de ne pas être complètement couvert », de conclure Mme Gagnon.

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