Charlevoix-Est s’agite aussi

9 novembre 2010
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Les maires de Clermont Jean-Pierre Gagnon et de

La Malbaie Lise Lapointe

s’impatientent. Et à la lumière des échanges avec les autorités en santé, ils se disent «pas rassurés du tout».

 

 «Mes inquiétudes sont aussi vives qu’elles l’étaient et même plus. Notre population n’est pas mobilisée pour le moment, parce que le symbole en soi, l’hôpital, reste debout, mais si on sent que le tapis nous glisse sous les pieds, il va falloir le faire», disait le maire Gagnon.  «Ce qui arrive, c’est plus pernicieux, mais le résultat à long terme est le même. Notre bâtiment est vétuste et on ne peut pas agrandir», ajoute sa collègue de La Malbaie.

 

Dans les faits, La Malbaie veut un hôpital neuf, craignant la perte de services parce qu’on serait incapable de se développer une fois confinés dans le bâtiment actuel. «Dans les prochaines semaines, il faut que dans les scénarios adoptés apparaisse un équipement neuf dans Charlevoix-Est avec un redéploiement équitable pour les deux pôles», a dit M. Gagnon, demandant aux citoyens de passer en mode «aguets».

 

Dans tout ce débat, on sent que les élus prennent soin d’éviter d’afficher une attitude de confrontation entre les pôles de Charlevoix-Ouest et Charlevoix-Est. «Le piège est là, c’est la division, ce qui ne nous servirait pas bien dans ce dossier. Il faut le regarder ensemble, avec objectivité, pour les générations qui vont suivre pour les 50 prochaines années», dit Mme Lapointe, cautionnant du coup les efforts de la population de Charlevoix.

 

Jean-Pierre Gagnon refuse de blâmer la direction du Centre de santé et de services sociaux de Charlevoix. Il croit, comme sa collègue, que «l’Ouest fait un bon travail, mais nous sommes tout autant en danger».

 

Même le maire de Baie-Saint-Paul,

Jean Fortin

, a cherché à aplanir la rivalité naissante sur la question. «Ce n’est pas contre La Malbaie qu’on fait ça, on le fait ensemble pour l’ensemble de Charlevoix pour des services complémentaires», a-t-il lancé lors de son discours devant des milliers de manifestants dimanche.

 

«Je trouve plate qu’on doive monter aux barricades pour une situation qui nous apparaît assez logique», a indiqué le maire Gagnon. «Il n’y a rien qui puisse nous rassurer pour le moment. Pour l’Est, on n’a rien mis sur la table», renchérit Mme Lapointe.

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