Des milliers de personnes interpellent le ministre de la Santé

7 novembre 2010
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Entre 3000 et 4000 personnes ont marché dans les rues de Baie-Saint-Paul cet après-midi. Leur but : le maintien intégral de tous les services de santé et la construction d’un nouvel hôpital avant la démolition de l’actuel bâtiment.

Le porte-parole de la Coalition, Gilles Bouchard, espère que la démonstration d’hier permettra aux décideurs de constater ««l’illogisme (du plan) de relocaliser des personnes de façon temporaire. C’est une opération improvisée, c’est vraiment faire vivre l’inquiétude aux gens de Charlevoix. Ils ne méritent pas ça. On souhaite qu’il y ait une construction avant la démolition», disait-il.

Des personnes âgées, des enfants, des familles, des employés de la santé, des médecins; bref, tout Baie-Saint-Paul s’était déplacé pour participé à cette activité pacifique.

Une chaîne humaine a été déployée autour de l’hôpital. La Coalition de citoyens a remis trois valises symboliques aux élus contenant l’appui de 41 organismes communautaires, celui de 155 commerçants ainsi qu’une pétition de 8755 noms, une valise que la députée de Charlevoix Pauline Marois a promis de livrer à Québec.

 «Je m’engage à ce que l’on préserve ici à Baie-Saint-Paul les services et les soins de santé, qu’il s’agisse de l’urgence, du bloc opératoire, de la courte durée ou de soins aux personnes âgées en perte d’autonomie», a dit la député Pauline Marois, qui participait à l’événement. Elle a promis de faire pression sur le ministre Yves Bolduc pour qu’il fournisse des réponses aux demandes des citoyens.

Une photo aérienne montre qu’il n’a pas été difficile, pour les gens, de constituer la chaîne humaine autour du gigantesque bâtiment destiné à être démoli. (Photo Jean-François Bard)

Le maire de Baie-Saint-Paul Jean Fortin croit que la foule nombreuse est «un message clair», se disant «confiant que le ministre comprenne la situation. Ça lui montre qu’il y a une solidarité ici pour les soins de santé».  Le préfet Dominic Tremblay a été plus expéditif : «envoyez-nous les plan d’un nouvel hôpital pour qu’on commence à le construire».

Le député du Bloc Québécois, Michel Guimond, présent même si c’est de compétence provincial, a également interpellé le ministre de la Santé. «Le ministre Bolduc doit prendre acte de cette manifestation. Les Charlevoisiens ont parlé. Ils veulent que des décisions se prennent. L’annonce a été faite le 2 septembre et on est rendu deux mois plus tard. Le ministre devrait sortir de sa tour d’ivoire et écouter la population, le corps médical, les travailleurs de la santé», a-t-il conseillé.

Le préfet Dominic Tremblay, la député Pauline Marois et le maire Jean Fortin ont reçu les différents appuis du milieu, à transmettre aux autorités il va de soi.

Vêtus de sarreau jaune, stéthoscopes au cou, une dizaine d’entre eux ne se sont pas gênés pour unir leurs pas à celui de «leurs patients». Le docteur Chantal Simard, au nom de ses collègues, a imploré le ministre de ne pas imposer un «double déménagement» à la soixantaine de personnes âgées hébergées dans l’hôpital en soins de longue durée.

Notons que l’hôpital compte aussi 42 lits de courte durée, un bloc opératoire, une urgence et plusieurs services spécialisés. Mme Simard a ajouté que sans le maintien de tous les services actuel, elle craignait «la désaffection du corps médical de l’ordre de 30 à 50 %, dans un contexte où il est déjà difficile de recruter de jeunes médecins».

Les médecins ne sont pas passés inaperçus.

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