Vernissage grandiose pour peintre sans limite

Par Emelie Bernier 26 septembre 2010
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C’est sans contredit l’événement de la rentrée culturelle à Baie-Saint-Paul! Rarement a-t-on vu pareille foule s’entasser dans le hall du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul et cette fois, c’est pour saluer un artiste ayant feu et lieu dans la belle baie, Guy Paquet.

Homme de beaucoup de mots, d’autant d’images, Guy Paquet a la simplicité des grands comme Gilles Ste-Croix, son ami, qui n’a pas hésité une seconde a accepté la présidence d’honneur de cette exposition sur le thème du Vol libre. Dans un discours empreint d’affection, M. Ste-Croix a salué l’audace de l’artiste amoureux des grands espaces, un être engagé et débordant d’idées et d’idéal. « Combien de fois on a refait le sort du monde autour d’une bouteille? C’est lui qui m’a suggéré de mettre des patins au bout de mes échasses. Lui aussi qui a pensé qu’un coup d’éclat comme le voyage de Baie-Saint-Paul à Québec d’un échassier de la Baie pourrait nous faire connaître. Il y a chez lui un désir de se dépasser », constate-t-il avec un sourire.

L’exposition de Guy Paquet traverse les époques grâce une série de grands formats. D’un portrait nuageux de Fernando Pessoa à un solitaire pêcheur à la mouche en passant par une représentation baroque et sensuelle des « portes de l’inconscient », les œuvres se suivent et ne se ressemblent pas. Si certaines sont carrément politiques, toutes sont poétiques. L’engagement fait partie intégrante de la vie et de l’œuvre de Guy Paquet. « On est obligé d’être engagé », croit l’artiste qui se dit préoccupé par l’avenir du monde et celui des hommes. Des tableaux comme « Expliquez-moi Rabaska, je ne comprends vraiment pas » ou « Quand le dé$ir l’emporte sur la raison, très souvent le désastre suit » traduisent avec éloquence ce souci viscéral.

Martin Labrie, commissaire d’exposition, avoue que de travailler avec un type de la trempe de Guy Paquet peut être déstabilisant. « C’est un artiste imprévisible. Cette exposition est le vaste autoportrait d’un homme qui s’est appliqué toute sa vie à saisir l’instant présent »,  dit-il.

« J’ai toujours couru après l’espace, j’aime sentir que je fais partie de l’univers à tous les niveaux. Ce besoin-là, ça m’a enrichi et je veux le partager », commente Guy Paquet lorsque vient le temps « d’expliquer » sa peinture. L’homme prête d’ailleurs abondamment sa plume à cette exposition, une brèche par où les visiteurs peuvent saisir encore plus de détails sur son vaste univers, vaste comme le ciel.

L’exposition se poursuit jusqu’au 6 février 2011.

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