La tablée des chefs: un an et un litige plus tard

Par Emelie Bernier 25 mars 2010
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La mise en place du programme La tablée des chefs avait été annoncée en grandes pompes, il y a un peu plus d’un an. Si le Service d’aide alimentaire et budgétaire et l’Association bénévole de Charlevoix ont d’abord été partenaires dans ce projet, des différends ont mené à l’auto-exclusion du SAAB.

 

Dans les autres régions (principalement Montréal et Québec), La tablée des chefs s’arrime avec des membres de Banque alimentaire Québec, dont Moisson Québec pour la région 03. Or Charlevoix ne fait pas partie de la juridiction de ce dernier organisme. Devant ce constat, le directeur général et fondateur de La tablée, Jean-François Archambault, a dû trouver lui-même un partenaire sur le terrain. C’était en décembre 2008.

 

« On a trouvé deux organismes, l’ABC et le SAAB, qui partageaient nos objectifs, soit de venir en aide à des personnes dans le besoin.  On s’était d’abord entendu pour qu’une fois sur deux, un organisme y aille et l’autre fois, l’autre. D’eux-mêmes, ils ont décidé de partager les plats. Mais une problématique s’est développée qui a mené le SAAB à émettre un avis public annonçant qu’il coupait les liens avec La tablée des chefs et son partenaire sur le terrain, le Manoir Richelieu », de relater M. Archambault.  «Ils se sentaient floués, mais avait-on besoin d’en venir là?», déplore-t-il.

Du côté du SAAB, on nie avoir voulu ternir la réputation de La tablée des chefs et du Manoir Richelieu. «On devait partager 50/50, c’est normal, mais on s’est aperçu qu’ils (les gens de l’ABC) ne voulaient pas partager. Eux vendent la nourriture, nous on la donnait. On peut supposer qu’ils se sont servis de nous, parce qu’il devait y avoir une banque alimentaire dans le partenariat et dans Charlevoix, il n’y en a qu’une et c’est le SAAB », résume Alain Thivierge, président du SAAB.

 

Pascal Dassylva est las de cette histoire qui a terni l’ambiance au sein du centre communautaire, un bâtiment qui abrite encore les deux organismes (voir autre texte). «Ça devenait compliqué de gérer avec le SAAB, il y avait des mésententes, donc on a remis ça dans les mains de La tablée des chefs et eux ont pris la décision. Au début, ça allait, puis le climat s’est dégradé. La tablée des chefs nous aidait à servir nos clients, mais on n’allait pas continuer comme ça. On était prêt à tout laisser. Quand ils (le SAAB) ont décidé de mettre l’avis dans les journaux, la dissociation n’était plus négociable », commente le directeur général de l’ABC. Il se défend de faire de l’argent avec les fruits de l’entente. « On vend un repas complet 3 $ et s’est pour payer les plats, qui vont au congélateur et au micro-ondes et qui nous coûtent cher. On a le même objectif que La tablée, c’est que ça serve à nourrir des gens dans le besoin », de conclure M. Dassylva.

 

 

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