Yoyo avec l'aide financière aux centres d'accès communautaire internet

Par Emelie Bernier 24 mars 2010
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En quelques semaines, Olivier Fortin, coordonnateur du réseau des centres d’accès communautaires internet de Charlevoix, est passé de l’anxiété au soulagement. Et pour cause. Le financement du gouvernement fédéral sur lequel s’appuient les CACI a d’abord été quasi totalement sabré avant d’être reconduit selon les mêmes modalités qu’auparavant.

 

Il y a deux semaines, Industrie Canada annonçait qu’elle restreindrait le financement aux accès communautaires à Internet, notamment en imposant de nouvelles conditions. Parmi ces conditions, la distance minimale de 25 km entre les CACI et les bibliothèques municipales, un critère qui aurait carrément coupé l’herbe sous le pied d’Olivier Fortin et de l’équipe des CACI de Charlevoix.

 

«Ça concernait les 29 points de services dans Charlevoix, parce que la plupart sont dans des bibliothèques.  On a tout de suite réagi et on a mis toutes nos réactions dans une lettre, mais il y a eu un soulèvement. Le débat s’est politisé. Au moment où on voulait envoyer la lettre, on a reçu la confirmation de notre refinancement», explique Olivier Fortin. Industrie Canada subventionne jusqu’à 35 000 $ par an les activités du CACI Charlevoix dont le budget annuel est d’environ 50 000$.

 

La situation, bien qu’ayant connu une issue positive, a imposé à Olivier Fortin une sérieuse réflexion.

«On a deux modes. On a le mode «financé» et on a aussi un plan d’action au cas où le financement cesse. Si on doit transformer les CACI en service autonome financièrement, ça enlèvera un paquet d’avantages aux communautés », ne peut-il que constater.

 

Dans l’éventualité d’une rupture au niveau du financement gouvernemental, plusieurs petits CACI devraient fermer. Des services gratuits deviendraient forcément payants et le coût des formations connaîtrait une hausse importante.  «Au fil des années, nous avons développé beaucoup de mandats, des formations. Cette année, nos trois employés et nous-mêmes (Olivier Fortin et Sheila Tremblay) avons offert de la formation à 500 personnes. Notre réseau performe bien et on suscite l’intérêt sur la Côte-de-Beaupré, même jusqu’à Beauport», de dire M. Fortin qui s’est aussi beaucoup impliqué dans le projet Communautés rurales branchées.  « Notre réseau s’étend bien au-delà du simple fait de desservir l’Internet abordable au grand public, mais représente un solide chaînon essentiel de la communauté dans le domaine des technologies de l’information», soutient M.Fortin qui entend maintenir et développer son plan B, au cas où Industrie Canada aurait de nouveau envie de jouer au yoyo avec le financement des CACI.

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