Du Guatemala aux Éboulements

Par Emelie Bernier 10 mars 2010
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 En arrivant ici, Aroldo Churunel, Marco Silvestre et Gustavo Arias ne parlaient pas un mot de français.  Ils aimeraient bien l’apprendre, baragouinent déjà les salutations d’usage, un merci. Pour les trois jeunes qui viennent de régions rurales du Guatemala, il s’agit d’une première expérience de travail à l’étranger… et de tout un dépaysement.

 

« Au Guatemala, il y a du travail, mais les salaires sont vraiment bas. Ici, nous gagnons en deux semaines le salaire de deux mois  et c’est légal, contrairement au travail aux États-Unis», explique Gustavo. Dans leur contrée adoptive, les trois jeunes hommes ont un rythme de vie plutôt calme. « On travaille, on rentre à la maison. On ne sort pas beaucoup, parce qu’on ne veut pas dépenser », explique le jeune Arias. 

 

Entre 70 % et 80 % de leurs gains prendront  la route du Guatemala et serviront à aider leurs familles. Aroldo, qui a une petite fille de deux ans, à déjà envoyé de l’argent à sa femme. « C’est sûr que je m’ennuie, mais le travail est bien et le salaire vaut la peine. Nous sommes bien ici et si j’ai la chance, j’aimerais revenir, même si ça me coûte de ne pas voir ma petite », explique le jeune homme.

 

Ils connaissent plusieurs jeunes de leur communauté qui ont eux aussi décidé de venir travailler ici. « Beaucoup de jeunes de moins de 30 ans le font », expliquent-ils.  « 2000 Guatémaltèques travaillent au Canada. Il y a aussi des Mexicains, des Antillais. Les Serres Demers engagent 89 travailleurs étrangers chaque année », explique Lucie Beauchamp.  Mario, Aroldo et Gustavo apprécient la « señora » qui leur donne un coup de main avec les papiers, les courses et qui les oblige à faire une sortie par semaine, comme  la course en canots à glace sur le quai de l’Isle-aux-Coudres… Dépaysant, vous avez dit?

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