Une journée nationale pour reconnaître le travail invisible?

Par Lia Lévesque, La Presse Canadienne 2:00 PM - 2 avril 2024
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Le «travail invisible» est celui de ceux qui doivent s’occuper de la famille, de la maisonnée, être un proche aidant, par exemple. Des groupes militent pour que soit officiellement reconnue la Journée nationale du travail invisible, chaque premier mardi du mois d’avril. Photo prise le 6 décembre 2016 à Vancouver par Darryl Dyck/ La Presse Canadienne

Des groupes demandent à Québec de rendre officielle la «Journée nationale du travail invisible», qui se tiendrait chaque premier mardi du mois d’avril.

Il ne s’agirait pas d’une journée fériée, mais d’une journée de reconnaissance de ce «travail invisible», pas toujours reconnu à sa juste valeur.

Ce «travail invisible» est le travail qui consiste à s’occuper des enfants, des parents âgés, des tâches domestiques, de la cuisine ou celui d’être un proche aidant — avec toute la planification et l’organisation que ces tâches supposent.

Le travail invisible est aussi celui d’être la «collaboratrice» dans une entreprise familiale, d’être une femme agricultrice ou d’être bénévole. 

Ce travail invisible est plus souvent le lot des femmes, mais les hommes aussi sont touchés, a indiqué en entrevue lundi Lise Courteau, présidente provinciale de l’Association féministe d’éducation et d’action sociale (AFÉAS).

La revendication de rendre officielle la «Journée nationale du travail invisible» a été d’abord lancée par l’AFÉAS.

Instituer une telle journée ne revient pas à en faire une journée fériée. Il ne s’agit pas non plus de revendiquer une rémunération pour ce travail invisible, insiste Mme Courteau.

«C’est un travail qui mérite d’être reconnu, qu’on prenne le temps d’en parler, de le nommer», résume Mme Courteau. C’est aussi «un travail pris pour acquis».

«Ce travail, majoritairement réalisé par des femmes, a une grande valeur. Il déleste le gouvernement d’un fardeau économique (à travers le travail des personnes proches aidantes notamment) et permet à d’autres – souvent des hommes – d’effectuer davantage d’heures de travail salarié (notamment grâce aux soins des enfants par les mères). Il est important de valoriser les personnes qui accomplissent le travail invisible en rendant leur travail visible.» 

Cette revendication pour la reconnaissance d’une journée nationale a fait l’objet d’un manifeste étayant la cause. Il a depuis été appuyé par 150 organismes et 2000 personnes.

Le tout a été remis au cabinet de la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, la semaine dernière, relate Mme Courteau.

«On est ressorti de cet entretien-là assez encouragé; on croit qu’il y a une ouverture», a conclu Mme Courteau, qui se dit «optimiste».

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