Pompiers de Saint-Urbain décédés : absence de planification et de formation, avance la CNESST

Par Dave Kidd 9:49 AM - 28 mars 2024
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La Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité au travail a identifié quatre causes pour expliquer l’accident qui a coûté la vie aux pompiers Régis et Christopher Lavoie de Saint-Urbain le 1er mai 2023.

L’enquête de la CNESST a déterminé que les pompiers ont été emportés par le courant après que leur véhicule amphibie se soit retrouvé coincé contre un arbre, par le courant, en se rendant effectuer une intervention de secours.

« L’utilisation inappropriée d’un véhicule amphibie muni de chenilles et d’un moteur hors-bord dans un champ inondé présentant des courants a mené à la dérive du véhicule. L’absence de planification mes mesures de prévention pour gérer les situations d’inondation a mené à une gestion déficiente de l’intervention ce qui a provoqué la noyade des deux pompiers », écrivent les enquêteurs.

« L’absence de planification de la municipalité et du service incendie a mené à une gestion déficiente de l’intervention. Dans la gestion, il y a eu des lacunes de part et d’autre qui ont mené à la mise à l’eau de l’Argo », mentionne l’enquêtrice Caroline Pelchat de la CNESST.

Elle a aussi noté que le véhicule utilisé, était inadéquat compte tenu du courant qu’il y avait dans le champ. De plus, la capacité de chargement de 408 kilos était pratiquement atteinte au départ. Il y avait des vestes de flottaisons individuelles dans le véhicule, mais elles n’étaient pas portées », poursuit-elle.

Elle souligne aussi dans son rapport que Saint-Urbain ne dispose « d’aucun plan spécifique pour l’inondation alors qu’elle en subi chaque année ».

Le directeur du service incendie n’avait pas une vision d’ensemble des événements cette journée-là, a aussi soutenu la CNESST.

« L’absence de formation pour effectuer des travaux à proximité et au-dessus de l’eau a exposé les pompiers à un danger de noyade alors qu’ils ne disposaient pas des compétences, des connaissances et des équipements nécessaires », notent aussi les enquêteurs.

La CNESST adresse des recommandations au ministère de la Sécurité publique . La Commission lui suggère d’élaborer des orientations pour outiller les autorités régionales et municipalités dans la mise ne place de schéma de sécurité civile définissant les objectifs de réduction de leur vulnérabilité.

L’organisation suggère aussi à l’École nationale des pompiers du Québec d’aborder les interventions à proximité de l’Eau dans le cursus de formations obligatoires. Toujours selon l’organisation, le ministère de l’Éducation devrait concevoir et intégrer au diplôme d’études professionnelles en sécurité incendie une formation spécifique aux interventions en contexte d’inondation.

Les unions municipales devraient aussi « informer leurs membres qu’il est de la responsabilité de la municipalité de s’assurer du respect des règles de l’art en ce qui concerne la formation des intervenants et des équipements afin d’effectuer une intervention sécuritaire lorsqu’elle offre un service à sa population.

La mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard,  a dit hier qu’elle commenterait l’ensemble du dossier une fois que toutes les étapes auront été complétées dont l’enquête publique de la coroner Andrée Kronström qui débutera le 15 avril à La Malbaie.

Détails à venir …