Soutenir l’autre pour qu’il vive mieux : Marie-Hélène

Par Jean-Baptiste Levêque 1:59 PM - 7 novembre 2023
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Francine Thibeault et sa fille, Marie-Hélène Anctil, au centre de santé où elles travaillent.

L’un perd la mémoire, l’autre a des capacités cognitives limitées et la troisième est atteinte de la sclérose en plaques. Georges, Odette et Marie-Hélène peuvent compter sur leur fille, leur sœur ou leur mère pour les soutenir dans leur vie quotidienne.

Depuis un an, Marie-Hélène Anctil a dû réapprendre difficilement à connaître les limites de son corps.

« Il y avait quelque chose dans mon cerveau qui ne fonctionnait pas. En 2022, le diagnostic de sclérose en plaques est tombé. J’ai développé plusieurs symptômes : difficulté à la marche, les intestins, l’urine, la pensée… difficulté de tout. À la fin, j’étais vraiment en train de mourir par en dedans », confie-t-elle.

Marie-Hélène se désole de ne pas avoir été prise au sérieux par son médecin et d’avoir été diagnostiquée trop tard. « J’étais à minuit moins quart, j’étais vraiment dans le bas fond. C’était tout : me lever, attacher mes souliers, je ne pouvais plus conduire… Mon conjoint arrivait, il me faisait manger, j’allais me coucher », résume-t-elle.

Alors qu’on voit bien souvent des enfants être proches aidants de leurs parents, c’est la mère de Marie-Hélène, Francine Thibeault, qui a pris le soin de s’occuper d’elle. « C’est ma mère, ma complice, mon amie et mon infirmière. Je suis chanceuse parce qu’elle est capable de départager, même si je suis sa fille », précise Marie-Hélène.

Francine avoue ne pas être à l’aise avec l’expression de « proche aidant ». « Moi je suis plutôt une collaboratrice (…) qui sait ses besoins, qui sait ses lacunes. Puis qui dit : un problème? Une solution. »

Massothérapeute et esthéticienne, Marie-Hélène est d’ailleurs une proche collaboratrice de sa mère au centre de santé qui porte son nom, à Baie-Saint-Paul. Elle est la future repreneuse d’une entreprise qui mise sur l’harmonie du corps et de l’esprit.

C’est exactement ce qu’a cherché à faire Marie-Hélène pour mieux vivre avec sa maladie. « Ce qui m’a sauvé, c’est que je n’ai pas pris la chaise roulante, c’est que j’ai continué à m’activer parce que je voyais que ça me faisait du bien, même si des spécialistes me disaient (le contraire). Je connaissais mon corps. Puis je savais que quand je faisais un effort, même si c’était très difficile, c’était payant. »

Cette entrevue a été réalisée à l’occasion de la Semaine nationale des personnes proches aidantes, comme c’est le cas pour Odette et Georges.

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