Soutenir l’autre pour qu’il vive mieux : Georges

Par Jean-Baptiste Levêque 1:58 PM - 7 novembre 2023
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Céline Labonté et son père Georges, à sa résidence.

L’un perd la mémoire, l’autre a des capacités cognitives limitées et la troisième est atteinte de la sclérose en plaques. Georges, Odette et Marie-Hélène peuvent compter sur leur fille, leur sœur ou leur mère pour les soutenir dans leur vie quotidienne.

À 91 ans bien sonnés, Georges Labonté semble bien installé à la Résidence des Bâtisseurs de La Malbaie. À l’entendre parler, on penserait presque qu’il est autonome. Mais s’il est capable de partir un lavage, sa mémoire peut lui jouer des tours et lui faire oublier ses vêtements dans la laveuse.

C’est un exemple parmi tant d’autres des problèmes de mémoire qui affectent ce monsieur sociable et jovial. Pour l’aider à ne pas trop se perdre, sa fille Céline le visite plusieurs fois par semaine.  

« Je fais son lavage, je m’assure qu’il a tout ce qu’il faut pour déjeuner, je prends ses rendez-vous, je fais le suivi avec le CLSC. Si je me rends compte que, oups, il est en train de descendre un autre palier où il perd un peu plus la mémoire, c’est moi qui fait le pont pour m’assurer qu’il reçoive tous les soins qu’il a besoin », énumère Céline.

« J’ai déjà perdu ma mémoire avec la COVID-19. Ça m’a donné une claque, mais je suis revenu normal », raconte Georges. Celui-ci semble apprécier l’aide de sa fille, mais pense qu’il pourrait presque s’en passer. C’est sans compter tous ses oublis.

Céline prend le soin de préciser : « La COVID, ça magane beaucoup les personnes âgées. Papa, il a quasiment paralysé. On pense qu’il a fait quelques petits ACV parce qu’on s’est rendu compte que la mémoire a chuté d’un coup et il ne se souvient pas du tout de son hospitalisation. »

Accepter ses limites n’a pas été facile pour Georges. Rendre son permis de conduite a été un gros deuil pour lui. Vendre sa voiture aussi. « Ce que je trouve le plus difficile par rapport au vieillissement, c’est la conscience qu’on a de ce qu’on voit, versus comment la personne se voit. C’est deux mondes complètement à part », constate Céline.

Même si Georges semble heureux des services qu’il reçoit à sa résidence, Céline est aussi sereine de venir s’occuper de lui. « C’est plus agréable d’avoir sa famille. Ça me permet d’avoir des nouvelles régulièrement, puis de se voir et se taquiner. Quand on vieillit, c’est de nos proches qu’on a besoin. »

Cette entrevue a été réalisée à l’occasion de la Semaine nationale des personnes proches aidantes, comme c’est le cas pour Odette et Marie-Hélène.

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