Tes traits dans la pierre : La perte d’une mère gravée par sa fille

Par Jean-Baptiste Levêque 9:00 AM - 18 octobre 2023
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Claudette Frenette chez elle, à côté d’un bain d’oiseaux sculpté dans de la pierre de Saint-Marc-des-Carrières.

Claudette Frenette, écrivaine qui réside à La Malbaie, a fait ses armes en publiant des poésies et des nouvelles. Pour son dernier livre de fiction, Tes traits dans la pierre, l’auteure a puisé dans ses souvenirs pour rendre un hommage à sa mère disparue trop tôt.

L’étincelle qui a déclenché l’écriture du livre est peut-être, selon Claudette Frenette, quand elle est tombée sur une boîte de souvenirs lui rappelant sa mère. « Elle est morte assez jeune. Elle a eu cinq enfants. Elle était plutôt mince et fragile de santé. Je voulais lui rendre hommage, c’est surtout ça qui m’a poussé à écrire, avec elle comme personnage principal. »

Même si son lien avec sa mère est le moteur du récit, l’auteure confirme qu’il s’agit bien d’une fiction. « Ce n’est pas une biographie de ma mère. Je me sers d’éléments de son vécu pour construire l’histoire d’une femme. Comme tout auteur, on va chercher dans nos vécus, on complète par notre imagination, puis on crée une histoire. »

Claudette Frenette a aussi pigé des éléments de sa propre enfance pour écrire. Son père, comme celui de l’histoire, chantait les messes à l’église. Et le titre du livre trouve écho dans le village du récit, Saint-Marcel, référence directe à celui où elle est née : Saint-Marc-des-Carrières.

« Tout au long de mon enfance et même après, j’ai entendu parler de carrières de pierre, de monuments, de sculptures. Mon grand-père était tailleur, mon frère aussi. C’est un peu pour rendre hommage à tous les travailleurs de la pierre que j’explore ce thème. »

Si l’auteure use d’expériences réelles pour composer son histoire, son expérience de poète n’est pas loin. Elle définit son nouvel opus comme une prose poétique. Ainsi, une joue sera caressée « comme une fleur » ou un pont décrit comme une « dentelle en acier ». « J’écris un peu moins de poésie, mais ça me rattrape toujours », avoue-t-elle.

Le récit d’une centaine de pages est suivi de sept courtes histoires. « Les nouvelles pour moi, c’est un jeu, c’est toujours amusant à écrire », poursuit l’écrivaine.

Publiée aux Éditions Charlevoix, Claudette Frenette a lancé le 7 octobre son livre devant 80 personnes, à la Bibliothèque Laure-Conan de La Malbaie. Un lieu qui prend tout son sens puisque l’écrivaine elle-même est à l’origine du choix du nom de la bibliothèque.

La transmission entre générations s’est illustrée d’une belle façon durant l’événement. « Nos enfants et nos petits-enfants ont réalisé un genre de spectacle à partir des nouvelles », se souvient-elle, émue.

« La pierre, c’est ce que j’ai trouvé de plus beau dans la vie », déclare le grand-père du récit. Avec ce livre, Claudette Frenette a gravé une histoire très personnelle dans la pierre, pour la mémoire de sa mère, mais aussi pour y laisser définitivement sa marque d’écrivaine.

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